samedi23 avril 2016 Lettre de George Sand Ă  son fils, Maurice Conseils d'une mĂšre .. " Travaille, sois fort, sois fier, sois indĂ©pendant, mĂ©prise les petites vexations attribuĂ©es Ă  ton Ăąge. RĂ©serve ta force de rĂ©sistance pour des actes et contre des faits qui en vaudront la peine. Ces temps viendront. Lettres retrouvĂ©es rassemble quatre cent cinquante-huit lettres inĂ©dites de George Sand, de 1825 c'est une jeune femme de vingt et un ans qui Ă©crit... Lire la suite 21,30 € Neuf Actuellement indisponible Lettres retrouvĂ©es rassemble quatre cent cinquante-huit lettres inĂ©dites de George Sand, de 1825 c'est une jeune femme de vingt et un ans qui Ă©crit Ă  sa mĂšre jusqu'en 1876, quelques mois avant sa mort. A cĂŽtĂ© d'inconnus, d'Ă©diteurs ou directeurs de revues, d'Ă©crivains, de comĂ©diens et directeurs de théùtre, d'amis et familiers ou de parents, on trouve bien des noms illustres, comme Liszt, Marie Dorval, Heine, Ledru-Rollin, Delacroix, Custine, Lamartine, EugĂšne Sue, les Dumas pĂšre et fils, Louis Blanc, Tourgueniev, Marie d'Agoult, etc., mais aussi sa mĂšre, sa fille Solange, son compagnon Manceau, ou son amie la cantatrice Pauline Viardot, Ă  qui elle explique longuement sa rupture avec Chopin. C'est un portrait attachant de George Sand qui se dessine Ă  travers ces lettres de toute une vie, depuis la jeune femme en butte aux rumeurs des bourgeois de La ChĂątre et la romanciĂšre dĂ©butante, jusqu'Ă  l'Ă©crivain illustre qui, Ă  la fin de sa vie, prĂ©pare l'Ă©dition de ses Ɠuvres complĂštes. On l'aura vue entre-temps gĂ©rer la maison et la terre de Nohant, planter son jardin, meubler ses divers domiciles, surveiller ses affaires, se passionner pour le théùtre, pour l'Ă©ducation du peuple. De nouveaux Ă©lĂ©ments sont donnĂ©s sur sa rupture avec Casimir Dudevant, son mari, sur ses liaisons avec Sandeau, MĂ©rimĂ©e, Musset, Chopin dont on lira une lettre inĂ©dite au retour de Majorque, sur ses relations difficiles avec sa fille, mais aussi son attachement Ă  sa famille et Ă  ses chĂšres petites-filles. Ces Lettres retrouvĂ©es sont autant de nouvelles touches qui apportent leur tribut Ă  la connaissance de la personnalitĂ© riche et complexe de George Sand. Date de parution 28/05/2004 Editeur Collection ISBN 2-07-077103-2 EAN 9782070771035 PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 494 pages Poids Kg Dimensions 14,0 cm × 22,5 cm × 3,1 cm Ces quatre cent cinquante-huit lettres inĂ©dites sont autant de nouvelles touches qui apportent leur tribut Ă  la connaissance de la personnalitĂ© riche et complexe de George Sand. Allerdirectement Ă  la rubrique besoin d'aide; Choisir vos courses. Me connecter. Rayons. Recherche. Annuler. Mes produits 0,00 € Nos rayons. Promos Bio et Ă©cologique RentrĂ©e des classes C'est l'Ă©tĂ© Produits laitiers, oeufs, vĂ©gĂ©tal Boucherie, volaille, poissonnerie Charcuterie, traiteur, pain Fruits, lĂ©gumes SurgelĂ©s Epicerie sucrĂ©e Epicerie salĂ©e Eaux, jus, RĂ©servĂ© aux abonnĂ©s PubliĂ© le 29/01/2021 Ă  0600 Olivier FrĂ©bourg. Mercure de France EXCLUSIF - Chaque semaine, Le Figaro Magazine publie une nouvelle inĂ©dite d’un Ă©crivain. C’est au tour d’Olivier FrĂ©bourg. Mon cher MaĂźtre, pourquoi ne commencerais-je pas l’annĂ©e 2021 en vous la souhaitant Ă  vous et aux vĂŽtres bonne et heureuse, accompagnĂ©e de plusieurs autres? C’est rococo mais ça me ce mois de janvier 2021, il fait un froid de chien Ă  Croisset. Il neige. Me voilĂ  revenu auprĂšs de mon feu, et bĂ»che moi-mĂȘme. Avec ce couvre-feu Ă  18 heures, j’ai l’impression de replonger au temps de l’occupation prussienne quand les garnisaires du prince de Mecklembourg salissaient la lire aussiGustave Flaubert, la fureur d’écrire un NoĂ«l avec George Sand Ă  NohantLes exigences de notre gouvernement sont insensĂ©es. On dit les nouvelles de Paris dĂ©plorables. CafĂ©s, restaurants, théùtres fermĂ©s, jeunesse en colĂšre prĂȘte Ă  faire la rĂ©volution. Il me semble que nous n’avons jamais Ă©tĂ© aussi bas. Moi qui ai Ă©tĂ© le premier confinĂ© de France, reclus dans ma taniĂšre Ă  travailler violemment, loin des charogneries contemporaines, je ne supporte plus de voir tous ces Rouennais masquĂ©s. Le masque, triomphe de l’uniformisation, plaĂźt au bourgeois. Ce rĂšgne de l’ordre sanitaire satisfait
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]"5. Mais le 14 dĂ©cembre 1838, dans une lettre Ă  Charlotte Marliani, elle constate, un mois aprĂšs son arrivĂ©e Ă  Majorque "Notre voyage ici est, sous beaucoup de rapports, un fiasco Ă©pouvantable"6. Autant Sand est enthousiaste dans son Ă©loge de Venise, autant elle devient fĂ©roce dans ses diatribes contre les habitants de Majorque. 5MalgrĂ© un carnaval "bien pĂąle auprĂšs des descriptions fantastiques qu’on nous fait de l’antique Venise et de ses fĂȘtes", Venise est idĂ©alisĂ©e 7 A Hippolyte Chatiron, Corr. t. II, p. 527. Toute cette architecture mauresque en marbre au milieu de l’eau limpide et sous un ciel magnifique, ce peuple si gai, si insouciant, si chantant et si spirituel, ces gondoles, ces Ă©glises, ces galeries de tableaux, toutes les femmes jolies ou Ă©lĂ©gantes, la mer qui se brise Ă  vos oreilles, des clairs de lune comme il n’y en a nulle part ; des chƓurs de gondoliers qui sont quelquefois trĂšs justes ; des sĂ©rĂ©nades sous toutes les fenĂȘtres, des cafĂ©s pleins de turcs et d’armĂ©niens, de beaux et vastes théùtres oĂč chantent Mme Pasta et Donzelli ; des palais magnifiques ; un théùtre de polichinelles qui enfonce Ă  dix pieds sous terre celui de Nohant, et les farces de Gustave Malus ; des huĂźtres dĂ©licieuses qu’on pĂȘche sur les marches de toutes les maisons ; du vin de Chypre Ă  vingt sous la bouteille ; des poulets excellents Ă  dix sous ; des fleurs en plein hiver et, au mois de fĂ©vrier, la chaleur de notre mois de mai que veux-tu de mieux ?7 8 Ibid. 6Et elle conclut "Ce que je cherchais ici, je l’ai trouvĂ© un beau climat, des objets d’art Ă  profusion, une vie libre et calme, du temps pour travailler et des amis"8. On doute que le sĂ©jour italien ait Ă©tĂ© aussi calme que Sand l’affirme, au moment de la crise que traversaient ses relations avec Musset malade, jaloux, et qui avait raison de l’ĂȘtre puisque George, Ă  peu prĂšs sous ses yeux, devenait la maĂźtresse de Pagello. Mais on pourrait dire aussi que c’est de Venise que Sand Ă©tait devenue amoureuse. Elle cĂ©lĂšbre la ville dans les trois premiĂšres Lettres d’un voyageur, publiĂ©es en 1834, oĂč elle met en scĂšne, avec verve, le peuple vĂ©nitien gai, insouciant et libre, malgrĂ© l’occupation autrichienne. Dans cette auto-fiction, elle-mĂȘme Ă©volue dans un cercle d’amis oĂč des pseudonymes transparents voilent Ă  peine Pagello et sa famille. La deuxiĂšme lettre contient une description enchantĂ©e de Venise nocturne, qui est une des plus belles pages qu’on ait Ă©crites Ă  la gloire de la citĂ© des Doges 9 OA, t. II, p. 683-684. Le soleil Ă©tait descendu derriĂšre les monts Vicentins. De grandes nuĂ©es violettes traversaient le ciel au-dessus de Venise. [
]Peu Ă  peu les couleurs s’obscurcirent, les contours devinrent plus massifs, les profondeurs plus mystĂ©rieuses. Venise prit l’aspect d’une flotte immense, puis d’un bois de hauts cyprĂšs oĂč les canaux s’enfonçaient comme de grands chemins de sable 10 A Charlotte Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr, t. II, p. 533-34. 11 A Christine Buloz, 12-14 novembre 1838, Corr, t. IV, p. 517. 7La dĂ©couverte de Majorque et de ses habitants se fait en deux temps. Une euphorie passagĂšre au moment du dĂ©barquement oĂč Sand signale "une population excellente"10. Elle s’excuse auprĂšs de Christine Buloz de ne pas avoir achevĂ© Spiridion qui paraĂźt dans la Revue des deux mondes. La rencontre avec l’Espagne, avec "Palma surtout et Mallorque, la plus dĂ©licieuse rĂ©sidence du monde, voilĂ  qui m’écartait pĂ©niblement de la philosophie et de la thĂ©ologie"11. 12 A Louis-Edouard Gauttier d’Arc, [13 et 14 novembre 1838], Corr., t. IV, p. 521. 13 A Charlotte Marliani, 14 novembre [1838], Corr., t. IV, p. 522. 14 A Albert Grzymala, 3 dĂ©cembre [1838], Corr., t. IV, p. 529. 8On sait que George Sand et Chopin s’installĂšrent pour l’hiver Ă  la chartreuse de Valldemosa, "le sĂ©jour le plus romantique de la terre"12, mais glacial et ouvert Ă  tous les vents. La dĂ©sillusion succĂšde presque immĂ©diatement Ă  l’enchantement. L’accueil des habitants de Majorque est rien moins qu’engageant. Se procurer un logis et les objets de la vie courante relĂšve du tour de force "Si l’on veut se permettre le luxe exorbitant d’un pot de chambre, il faut Ă©crire Ă  Barcelone"13. L’arrivĂ©e du piano de Chopin qu’il faut arracher aux griffes de la douane est l’objet d’un Ăąpre marchandage. Quant au personnel domestique, il se montre si peu compĂ©tent que George se plaint "Je fais de la cuisine au lieu de faire de la littĂ©rature"14. Et elle Ă©clate dans une lettre Ă  Buloz, le 28 dĂ©cembre 1838 15 A Buloz, 28 dĂ©cembre 1838, T. VI, p. 539. Je n’aurais jamais cru qu’il y eĂ»t, Ă  deux journĂ©es de navigation de la France, une population aussi arriĂ©rĂ©e, aussi fanatique, aussi timide, pour ne rien dire de plus et d’une aussi insigne mauvaise foi. Ils auront de mes nouvelles quand je les quitterai !15 16 A Charlotte Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr., t. IV, p. 530. 9Elle remarque que les Majorquins ont deux amours le piment et le commerce des cochons. Un seul navire relie Majorque au continent, encore faut-il que les conditions mĂ©tĂ©orologiques soient favorables afin que les pourceaux n’aient pas le mal de mer. Le reste de la cargaison importe peu "Si un cochon meurt en route, l’équipage est en deuil et donne au diable journaux, passagers, lettres, paquets et le reste"16. 17 A Alexis Duteil, 20 janvier 1839, Corr. t. IV, p. 553. 10Quant aux Majorquins, malgrĂ© leurs costumes chamarrĂ©s, ce sont de vrais animaux eux-mĂȘmes, puants, grossiers et poltrons et tous fils de moines et avec cela superbes, trĂšs bien costumĂ©s, jouant Ă  la guitare et dansant le fandango »17. 18 A Charlotte Marliani, 26 fĂ©vrier 1839, Corr. t. IV, p. 577. 11L’acrimonie de G. Sand s’explique par les multiples avanies qu’elle-mĂȘme et surtout Chopin ont subies de la part des insulaires. InstallĂ©e Ă  la Chartreuse, avec Chopin et ses deux enfants, elle dĂ©fraie la chronique elle ne va pas Ă  la messe et l’Ɠil exercĂ© des Majorquins a reconnu chez Chopin les symptĂŽmes de la phtisie. Il est considĂ©rĂ© comme un pestifĂ©rĂ© et on brĂ»le le lit oĂč il a couchĂ© pour dĂ©sinfecter les lieux. Ce fut le cas Ă  Palma et sur le navire qui ramenait Sand et les siens vers le continent. "Ils m’ont blessĂ©e dans l’endroit le plus sensible de mon cƓur ; ils ont percĂ© Ă  coups d’épingles un ĂȘtre souffrant sous mes yeux, jamais je ne le leur pardonnerai, et si j’écris sur eux, ce sera avec du fiel"18. 19 Cf. note 1 de la page 1034, p. 1516. 12La rancune tenace de G. Sand se retrouve effectivement dans Un hiver Ă  Majorque, publiĂ© d’abord en 1841 sous le titre Un hiver au midi de l’Europe. L’écrivain y dĂ©crit la beautĂ© de l’üle, ses ressources naturelles, son climat aux pluies diluviennes pendant l’hiver ; mais tout un chapitre est consacrĂ© Ă  l’épisode des cochons et Ă  la paresse des Majorquins. Le livre provoqua une rĂ©action fulminante des insulaires. Dans un article du journal La Palma, du 5 mai 1841, JosĂ©-Maria Quadrado conclut "George Sand est le plus immoral des Ă©crivains et Mme Dudevant, la plus obscĂšne des femmes"19. 13Dans ces deux longs voyages, Sand a beaucoup vu et beaucoup appris. Les Lettres d’un voyageur montrent Ă  quel point le sĂ©jour italien fut un voyage d’apprentissage dans tous les sens du terme. 20 6 avril [1834], Corr, t. II, p. 556-557. 21 Corr. t. II, p. 676. 14AprĂšs avoir quittĂ© Musset Ă  Mestre, G. Sand fait un voyage Ă  pied dans les PrĂ©alpes du Trentin avec Pagello 30 mars au 5 avril. Et elle dĂ©couvre non sans fiertĂ© son endurance physique "J’ai fait Ă  pied presque huit lieues et j’ai reconnu que ce genre de fatigue m’était fort bon, physiquement et moralement", Ă©crit-elle Ă  Jules Boucoiran20. Et Ă  François Rollinat, le 15 aoĂ»t 1834 "J’ai trois cinquante lieues dans le postĂ©rieur et une quarantaine dans les jambes, car j’ai traversĂ© la Suisse Ă  pied"21. Sans doute exagĂšre-t-elle le nombre de kilomĂštres parcourus de maniĂšre aussi sportive, mais cette façon de voyager renoue avec les voyages Ă  pied de Rousseau et, quand ces voyages sont alpestres, avec ceux de Senancour. Le voyage Ă  pied encourage la rĂȘverie, le retour sur soi, ramĂšne l’homme Ă  la nature, qu’elle soit accueillante ou terrifiante, lui donne une indĂ©pendance et une libertĂ© que la sociĂ©tĂ© lui refuse. La premiĂšre Lettre d’un voyageur, adressĂ©e Ă  Musset Ă  qui elle fait savoir qu’il peut la garder, la dĂ©chirer ou la publier, contient des passages qu’on pourrait croire empruntĂ©s Ă  Obermann 22 Lettres d’un voyageur, t. II, p. 673. Je traversais ce jour-lĂ  des solitudes d’une incroyable mĂ©lancolie [
] Je choisis les sentiers les plus difficiles et les moins frĂ©quentĂ©s. En quelques endroits ils me conduisirent jusqu’à la hauteur des premiĂšres neiges ; en d’autres ils s’enfonçaient dans des dĂ©filĂ©s arides, oĂč le pied de l’homme semblait n’avoir jamais passĂ©. J’aime ces lieux incultes, inhabitables qui n’appartiennent Ă  personne. [
] Je fermai les yeux, au pied d’une roche, et mon esprit se mit Ă  divaguer. En un quart d’heure je fis le tour du monde ; et quand je sortis de ce demi-sommeil fĂ©brile, je m’imaginais que j’étais en AmĂ©rique, dans une de ces Ă©ternelles solitudes que l’homme n’a pu conquĂ©rir encore sur la nature 23 Ibid., p. 674. 15Le voyage devient alors une mĂ©taphore existentielle qui permet au voyageur de mesurer ses forces et de continuer "Je sentis ma volontĂ© s’élancer vers une nouvelle pĂ©riode de ma destinĂ©e. C’est donc lĂ  oĂč tu en es ? me disait une voix intĂ©rieure ; eh bien ! marche, avance, apprends"23. 24 Corr. t. II, 6 avril 1834, p. 554. 16Le voyage italien se solde donc par un bilan positif, malgrĂ© la rupture avec Musset. "Je me sens de la force pour vivre, pour travailler, pour souffrir", affirme Sand dans une lettre Ă  Boucoiran24. Cette impression de libertĂ© que lui donne le voyage s’exprime par le fantasme d’une escapade Ă  Constantinople, sur lequel elle revient plusieurs fois 25 A. Musset, 29 avril 1834, Corr., t. III, p. 574. Pour le moment je serais bien aise de toucher une petite somme de 700 ou 800 francs pour faire ce voyage Ă  Constantinople, ou, au moins pour me sentir le moyen de le faire, ce qui serait pour moi une pensĂ©e de libertĂ© 26 Corr. t. II, p. 581. 27 Corr, t. II, p. 589. 28 A Musset, 24 mai 1834, Corr, t. II, p. 597. 17Elle a surmontĂ© la crise de Venise et peut Ă©crire Ă  Gustave Papet, le 8 mai 1834 "Je sais enfin que cet amour de six mois n’a pas tuĂ© l’avenir d’Alfred ni le mien"26 ; et Ă  Musset, le 12 mai "Je m’applaudis d’avoir appris Ă  aimer les yeux ouverts"27. Ce qui ne l’empĂȘche pas de cultiver le fantasme d’une liaison platonique Ă  trois, oĂč Pagello serait le pĂšre et Musset l’enfant28 ! 18Le voyage est d’abord la rĂ©vĂ©lation d’une libertĂ© autarcique qui s’accommode mal des liens affectifs, si chers qu’ils soient. A son retour d’Espagne, Sand confie Ă  Charlotte Marliani 29 20 mai 1839, Corr, t. VI, p. 655. Je n’aime plus les voyages, ou plutĂŽt je ne suis plus dans les conditions oĂč je pourrais les aimer. Je ne suis plus garçon, une famille est singuliĂšrement peu conciliable avec les dĂ©placements 19Pourquoi voyage-t-elle en fin de compte ? Le voyage en Italie, escapade d’un couple amoureux, obĂ©it Ă  une tradition romantique. Mais aprĂšs Majorque Sand propose aussi une autre explication 30 Un hiver Ă  Majorque, t. II, p. 1033. Je m’adresse la mĂȘme rĂ©ponse nĂ©gative qu’autrefois Ă  mon retour de Majorque "C’est qu’il ne s’agit pas tant de voyager que de partir quel est celui de nous qui n’a pas quelque douleur Ă  distraire ou quelque joug Ă  secouer ?30 20Et la correspondance atteste qu’il n’est pas si facile de secouer le joug. La distance matĂ©rielle mise entre Sand et les prĂ©occupations de la vie sĂ©dentaire, ne l’empĂȘche nullement de songer Ă  ceux qu’elle a laissĂ©s en France ses enfants en 1834, et surtout ne la dĂ©tourne jamais de son mĂ©tier d’écrivain. Durant son sĂ©jour Ă  Venise, elle publie les quatre Lettres d’un voyageur et Leone Leoni, rĂ©cit de l’emprise d’un sĂ©ducteur sans scrupule sur une jeune fille qu’il dĂ©shonore. L’hĂ©roĂŻne, Ă  la fin du roman, situĂ© Ă  Venise, quitte l’homme qui a voulu la rĂ©habiliter et l’épouser, pour suivre Ă  nouveau Leoni dont elle sait qu’il la mĂšnera Ă  sa perte. Peu aprĂšs, elle achĂšve Jacques, portrait d’un mari qui se sacrifie pour laisser la place Ă  l’amant de sa femme. Il donne Ă  son suicide l’allure d’un accident survenu dans les Alpes du Tyrol, dĂ©cor que Sand dĂ©crit d’aprĂšs sa propre expĂ©rience dans les PrĂ©alpes du Trentin. Elle annonce Ă  Buloz la fin de son travail, sur le mode humoristique, le 4 juillet 1834 31 4 juillet 1834, Corr, t. II, p. 653. Adieu, mon ami, je viens de finir Jacques et le soleil se lĂšve. Je vais aller me promener sur les lagunes, et chanter une hymne Ă  Buloz le grand, Ă  Buloz le gĂ©nĂ©reux, Ă  Buloz le magnifique, toutes les Ă©crevisses rĂ©pondront 32 A Hippolyte Chatiron, 6 mars 1834, Corr., t. II, p. 528. 21La puissance de travail de Sand est prodigieuse elle travaille en moyenne sept ou huit heures par jour et affirme qu’elle est allĂ©e jusqu’à treize heures d’affilĂ©e32. Cet effort ne se dĂ©ment pas Ă  Majorque oĂč elle donne des cours Ă  ses enfants 33 A Mme Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr, t. IV, p. 536. Je suis plongĂ©e avec Maurice dans Thucidide [sic] et compagnie, avec Solange rĂ©gime indirect et accord du participe [
] Ma nuit se passe comme toujours Ă  22A Majorque elle achĂšve Spiridion qu’on peut considĂ©rer comme un exposĂ© de ses croyances religieuses, inspirĂ©es en partie par Charles Leroux, et qui se dĂ©roule dans un cloĂźtre oĂč l’on peut retrouver le dĂ©cor de la chartreuse de Valldemosa. Dans la Revue des deux mondes, elle publie son poĂšme dramatique Les Sept Cordes de la Lyre, inspirĂ© aussi bien de Goethe que de Ballanche. HĂ©lĂšne, la folle au cƓur pur, peut seule jouer de la lyre enchantĂ©e et dĂ©livre ainsi l’esprit de son aĂŻeul Adelsfreit qui y Ă©tait enfermĂ©. 34 17 mars 1839, Corr, t. IV, p. 607. 23Ces Ɠuvres ne sont pas du goĂ»t de Buloz qui hĂ©site Ă  les publier. Et Sand se moque de sa pusillanimitĂ© "Laissez gĂ©mir Buloz qui pleure Ă  chaudes larmes quand je fais ce qu’il appelle du mysticisme, et poussez Ă  l’insertion", Ă©crit-elle Ă  Charlotte Marliani34. 35 A Jules Boucoiran, 6 avril 1834, Corr, t. II, p. 558. 24G. Sand, sans doute Ă  cause du voyage, prend ses distances avec son Ɠuvre qui ne serait, s’il faut l’en croire, qu’un travail alimentaire. A propos de ses dĂ©mĂȘlĂ©s avec Buloz, elle affirme "J’ai au moins ici le bonheur d’ĂȘtre tout Ă  fait Ă©trangĂšre Ă  la littĂ©rature et de la traiter absolument comme un gagne-pain"35. Car l’écrivain est aussi une mĂšre de famille qui, en 1834, a laissĂ© derriĂšre elle son fils Maurice ĂągĂ© de onze ans, pensionnaire au collĂšge Henri IV et sa fille Solange, "la grosse mignonne", de cinq ans plus jeune, Ă  Nohant. Sand tremble toujours de voir Casimir, dont elle n’est pas encore officiellement sĂ©parĂ©e, rĂ©clamer et obtenir la garde de ses deux enfants. Cela explique sans doute le ton courtois de ses lettres Ă  son mari Ă  qui, aprĂšs des observations sur l’éducation de ses enfants, elle rĂ©serve des rĂ©flexions sĂ©rieuses sur l’histoire contemporaine, faites durant son voyage Ă  pied autour de Venise, en compagnie de Pagello dont, bien entendu, elle ne souffle mot 36 A Casimir Dudevant, 6 avril 1834, Corr., t. II, p. 568. J’ai passĂ© en effet sur plus d’un champ de bataille. J’ai vu Vicence, Bassano, Feltre, toutes ces conquĂȘtes qui sont devenues des noms de famille. Les maisons de Bassano sont encore toutes criblĂ©es de nos balles et de nos boulets. C’est trĂšs glorieux pour nous, mais fort triste pour ces pauvres campagnes qui sont si belles et que nous avons 37 "Ne vois pas mon fils si cela te fait mal", p. 590. 25Mais plus que des sĂ©quelles de la campagne d’Italie, on trouve G. Sand prĂ©occupĂ©e des conditions de vie de ses enfants. Qui fera sortir Maurice de son collĂšge, le dimanche ? Qui le demandera au parloir pour lui apporter quelques sucres d’orge ? Elle essaie mĂȘme de rĂ©quisitionner Musset qui lui rĂ©pond qu’il est incapable de voir Maurice car le jeune garçon a les mĂȘmes yeux noirs que sa mĂšre37. Sand mĂšne des pourparlers dĂ©licats avec sa mĂšre, Mme Dupin, qui accepte de recevoir Maurice chez elle. Il s’agit de ne froisser personne, ni sa mĂšre ni son ancien prĂ©cepteur Boucoiran qui promĂšnera le jeune garçon. Et Sand veut Ă  tout prix ĂȘtre rentrĂ©e Ă  Paris pour le 16 aoĂ»t, jour de la distribution des prix 38 A. Buloz, 26 juin 1834, Corr, t. II, p. 641. Mon fils est un des fameux de sa classe. Jugez quel chagrin pour lui et pour moi, si je n’assistais pas Ă  ses petites 26Elle souffre d’ĂȘtre sĂ©parĂ©e de ses enfants – les billets de Maurice sont aussi rares que laconiques. Et elle lui Ă©crit, le 8 mai 1834 39 Corr, t. II, p. 577-578. J’ai fait bien des rĂȘves oĂč je croyais tenir mes deux enfants dans mes bras, et je me suis bien des fois Ă©veillĂ©e en pleurant de me trouver seule et si loin d’ 40 A. Alexis Duteil, [20 janvier 1839], Corr., t. IV, p. 554 ; Ă  Hippolyte Chatiron, 22 janvier [1839 ... 27Si loin de Nohant, elle est obligĂ©e de traiter d’affaires importantes pour le domaine la vente de la ferme de la CĂŽte-Noire, dont elle parle Ă  plusieurs reprises40. Enfin George Sand Ă©prouve la nostalgie de Nohant mĂȘme Ă  Venise oĂč, Ă  un moment donnĂ©, elle avait rĂȘvĂ© de s’installer. Elle donne ses instructions Ă  Jules Boucoiran, le 27 juin 1834 41 Corr., t. II, p. 649. Auriez-vous la bontĂ© de faire blanchir mes rideaux et de les faire poser dans toutes mes chambres pour le moment de mon retour, afin que je trouve une chambre sombre, un lit frais, des appartements propres, plaisir immense de la civilisation française dont je n’ai pas joui depuis 28George Sand tire de ses voyages une leçon de sagesse qu’elle Ă©nonce en introduction Ă  son Hiver Ă  Majorque 42 Un Voyage Ă  Majorque, t. II, p. 1033. Mes plus beaux, mes plus doux voyages, je les ai faits au coin de mon feu, les pieds dans la cendre chaude et les coudes appuyĂ©s sur les bras rĂąpĂ©s du fauteuil de ma 43 Sur le cycle vĂ©nitien de G. Sand, voir Marielle Caors, George Sand. De voyages en romans, Ă©d. Roye ... 29Ce serait pourtant une philosophie un peu courte si nous n’avions pas les preuves positives d’une George Sand qui sait goĂ»ter l’enchantement vĂ©nitien ou l’harmonie d’un paysage italien ou espagnol. Venise surtout lui a laissĂ© un souvenir ineffaçable dont tĂ©moigne la prĂ©sence quasi obsessionnelle de la citĂ© des Doges dans les Ɠuvres Ă  venir. J’ai parlĂ© de Leone Leoni mais il faut citer aussi la nouvelle MattĂ©a 1835, fantaisie vĂ©nitienne sur les amours d’une ingĂ©nue, la nouvelle de L’Orco 1838, qui doit son titre au gĂ©nie protecteur de Venise. Les MaĂźtres mosaĂŻstes 1837 racontent la rivalitĂ© de deux familles qui se disputent l’honneur d’orner la basilique Saint-Marc de ses mosaĂŻques et dans La DerniĂšre Aldini 1838 un chanteur vĂ©nitien devenu cĂ©lĂšbre renonce Ă  l’amour d’une jeune fille quand il apprend qu’elle est la fille de la femme qu’il avait autrefois aimĂ©e. MĂȘme quand la pĂ©riode vĂ©nitienne semble close, on retrouve Venise dans les premiĂšres pages de Consuelo 1842, oĂč la jeune fille Ă©tudie le chant Ă  l’église des Mendicanti43. 44 CitĂ© par Marielle Caors, Ouvr. citĂ©, p. 46. 30Il y a donc tout un cycle vĂ©nitien qui prouve que George Sand, comme elle le dit dans une lettre de juillet 1837 Ă  Luigi Calamatta, ne peut s’arracher Ă  sa chĂšre Venise44. Le voyage a le pouvoir, mĂȘme Ă  long terme, de libĂ©rer chez la romanciĂšre de nouvelles forces crĂ©atrices oĂč l’inspiration naĂźt de la symbiose de l’imaginaire avec l’expĂ©rience vĂ©cue. Notes 1 George Sand, ƒuvres autobiographiques, Ă©d. G. Lubin, PlĂ©iade, [dĂ©sormais t. II, p. 471 et suiv. 2 Ibid., p. 503 et suiv. 3 Correspondance, Ă©d. George Lubin, [dĂ©sormais Corr.], t. I, p. 161-167. 4 Corr, t. IV, p. 569. 5 Corr. t. II, p. 527. 6 Corr. t. IV, p. 533-534. 7 A Hippolyte Chatiron, Corr. t. II, p. 527. 8 Ibid. 9 OA, t. II, p. 683-684. 10 A Charlotte Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr, t. II, p. 533-34. 11 A Christine Buloz, 12-14 novembre 1838, Corr, t. IV, p. 517. 12 A Louis-Edouard Gauttier d’Arc, [13 et 14 novembre 1838], Corr., t. IV, p. 521. 13 A Charlotte Marliani, 14 novembre [1838], Corr., t. IV, p. 522. 14 A Albert Grzymala, 3 dĂ©cembre [1838], Corr., t. IV, p. 529. 15 A Buloz, 28 dĂ©cembre 1838, T. VI, p. 539. 16 A Charlotte Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr., t. IV, p. 530. 17 A Alexis Duteil, 20 janvier 1839, Corr. t. IV, p. 553. 18 A Charlotte Marliani, 26 fĂ©vrier 1839, Corr. t. IV, p. 577. 19 Cf. note 1 de la page 1034, p. 1516. 20 6 avril [1834], Corr, t. II, p. 556-557. 21 Corr. t. II, p. 676. 22 Lettres d’un voyageur, t. II, p. 673. 23 Ibid., p. 674. 24 Corr. t. II, 6 avril 1834, p. 554. 25 A. Musset, 29 avril 1834, Corr., t. III, p. 574. 26 Corr. t. II, p. 581. 27 Corr, t. II, p. 589. 28 A Musset, 24 mai 1834, Corr, t. II, p. 597. 29 20 mai 1839, Corr, t. VI, p. 655. 30 Un hiver Ă  Majorque, t. II, p. 1033. 31 4 juillet 1834, Corr, t. II, p. 653. 32 A Hippolyte Chatiron, 6 mars 1834, Corr., t. II, p. 528. 33 A Mme Marliani, 14 dĂ©cembre 1838, Corr, t. IV, p. 536. 34 17 mars 1839, Corr, t. IV, p. 607. 35 A Jules Boucoiran, 6 avril 1834, Corr, t. II, p. 558. 36 A Casimir Dudevant, 6 avril 1834, Corr., t. II, p. 568. 37 "Ne vois pas mon fils si cela te fait mal", p. 590. 38 A. Buloz, 26 juin 1834, Corr, t. II, p. 641. 39 Corr, t. II, p. 577-578. 40 A. Alexis Duteil, [20 janvier 1839], Corr., t. IV, p. 554 ; Ă  Hippolyte Chatiron, 22 janvier [1839], Corr., t. IV, p. 556-557 ; au mĂȘme, [Marseille mi-mars 1839], t. IV, p. 602-603. 41 Corr., t. II, p. 649. 42 Un Voyage Ă  Majorque, t. II, p. 1033. 43 Sur le cycle vĂ©nitien de G. Sand, voir Marielle Caors, George Sand. De voyages en romans, Ă©d. Royer, 1993, p. 42 Ă  48. 44 CitĂ© par Marielle Caors, Ouvr. citĂ©, p. 46. Auteur Lesmeilleures offres pour George SAND - Lettre autographe signĂ©e sur les journĂ©es sanglantes de juin 1848. sont sur eBay Comparez les prix et les spĂ©cificitĂ©s des produits neufs et d 'occasion Pleins d 'articles en livraison gratuite! Le 2 mai 1832, la critique littĂ©raire salue la sortie Ă  Paris d'un roman intitulĂ© Indiana. TirĂ© Ă  750 exemplaires, il dresse la critique de la vie bourgeoise sous le rĂšgne de Louis-Philippe 1er. Son auteur est un inconnu du nom de George Sand. DerriĂšre ce pseudonyme se cache une jeune femme de 28 ans au parcours dĂ©jĂ  rocambolesque, nĂ©e le 1er juillet 1804 Ă  Paris sous le nom d'Amantine Aurore Lucile Dupin. Ses parents sont un officier et la fille d'un pauvre cabaretier. Elle Ă©pouse Ă  18 ans le baron Dudevant dont elle se sĂ©parera en 1836 aprĂšs une relation orageuse et de multiples liaisons. Un an aprĂšs le mariage, en 1823, naĂźt un garçon, Maurice. Cinq ans plus tard naĂźt une fille, Solange. Le pseudonyme George Sand sous lequel Aurore accĂšde Ă  la cĂ©lĂ©britĂ© littĂ©raire rappelle par ailleurs Jules Sandeau, l'amant avec lequel elle a commencĂ© Ă  Ă©crire. PassionnĂ©e et volontiers exubĂ©rante, rĂ©volutionnaire et rĂ©publicaine dans l'Ăąme, elle mĂšne en marge de ses travaux d'Ă©criture maints combats politiques et des engagements fĂ©ministes avant l'heure. Elle ne craint pas non plus de scandaliser les bonnes Ăąmes en s'affichant en tenue d'homme ou avec un cigare. Retour Ă  la terre La maturitĂ© venue, la romanciĂšre prend ses distances avec la bourgeoisie louis-philipparde et dĂ©couvre comme bien d'autres le monde du travail. Elle devient ainsi l'amie du peintre Jean-François Millet, l'auteur de L'AngĂ©lus. AprĂšs les journĂ©es rĂ©volutionnaires de 1848, elle se retire dans son chĂąteau de Nohant, au coeur de cette campagne berrichonne qui lui fournit la matiĂšre de ses meilleurs romans La Mare au diable 1846, François le Champi 1847 ou encore La petite Fadette 1849. Elle Ă©crit vite. Quatre jours lui suffisent par exemple pour Ă©crire La Mare au diable, l'un de ses plus cĂ©lĂšbres ouvrages. Mais elle prend ensuite son temps pour relire et corriger son texte. AprĂšs le coup d'État de Louis-NapolĂ©on Bonaparte et la fondation du Second Empire, en 1852, elle se tient Ă  l'Ă©cart du pouvoir mais conserve l'estime de l'empereur, lui-mĂȘme connu pour sa fibre sociale. La dame de Nohant » meurt dans la sĂ©rĂ©nitĂ© le 8 juin 1876. PassionnĂ©e, provocatrice, elle a créé un personnage inĂ©dit la femme libĂ©rĂ©e. PubliĂ© ou mis Ă  jour le 2020-04-29 124126
Antoinede SAINT-EXUPERY Brouillon de lettre, [New York, 17 décembre 1942], adressée à Jacques MARITAIN. 4 feuillets in-4, papier pelure blanc, au filigrane "Onion Skin. Made i
Drame en trois actes reprĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois au Théùtre de la Porte-Saint-Martin le 11 janvier 1851. Distribution 5 hommes, 3 femmes Texte intĂ©gral Ă  tĂ©lĂ©charger gratuitement sur Libre Théùtre L’argument Claudie fait les moissons avec son grand-pĂšre le PĂšre RĂ©my chez les mĂ©tayers Fauvreau. Le fils Fauveau, Sylvain tombe amoureux de la jeune fille, travailleuse et rĂ©servĂ©e. Mais le pĂšre Fauveau a d’autres vues pour son fils la Grand’Rose, la propriĂ©taire de la mĂ©tairie, une belle femme riche et Ă©lĂ©gante que convoite Ă©galement Denis Ronciat. Claudie rencontre par hasard sur Denis Ronciat. On comprend trĂšs vite qu’il est Ă  l’origine de ses malheurs il a sĂ©duit Claudie quand elle avait 15 ans en lui promettant le mariage mais il l’a abandonnĂ©e. Un enfant est nĂ© de cette liaison. C’est dans la misĂšre que Claudie a Ă©levĂ© son enfant, dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l’ñge de trois ans. Denis Ronciat rĂ©vĂšle une partie de l’histoire Ă  Rose qui, jalouse de l’intĂ©rĂȘt de Sylvain pour Claudie, veut Ă©loigner la jeune fille et son pĂšre. Sylvain est dĂ©sespĂ©rĂ©. Dans une trĂšs belle scĂšne, le PĂšre RĂ©my prend la dĂ©fense de Claudie et ridiculise Denis Ronciat, qui est chassĂ©. Tout le village entoure et soutient Claudie. Sylvain lui demande sa main. À propos de Claudie Jules LemaĂźtre dans Impressions de théùtre 1Ăšre sĂ©rie Ă  propos de la reprise de Claudie au Théùtre national de l’OdĂ©on, 16 mai 1887 sur Gallica J’ai constatĂ© avec joie, la semaine derniĂšre, le grand succĂšs de Claudie. Personne, je crois, n’a complĂštement Ă©chappĂ© au charme de cette dramatique idylle. 
 Oui, tous ces personnages sont vrais. Du moins ils le sont assez Ă  mon grĂ©. L’action est d’une simplicitĂ© lumineuse ; elle sort tout entiĂšre d’une situation initiale et se dĂ©veloppe sans aucune intrusion du hasard ce qui est une des marques des belles Ɠuvres dramatiques. Et le dĂ©cor, qui agrandit et embellit les personnages, explique l’action et y contribue. Ce drame est aussi une gĂ©orgique ; et gĂ©orgique et drame semblent ici insĂ©parables. Le milieu » est justement celui oĂč le dĂ©nouement de la piĂšce le mariage d’une fille-mĂšre avec un autre homme que le sĂ©ducteur pouvait ĂȘtre acceptĂ© le plus aisĂ©ment car les paysans, s’ils ont plus de superstitions, ont moins de prĂ©jugĂ©s sociaux que la bourgeoisie. M. Dumas fils, rien qu’en transportant la mĂȘme histoire dans une classe supĂ©rieure Denise, s’est créé des difficultĂ©s dont lui seul peut-ĂȘtre pouvait triompher. Dans Claudie, cela va tout seul. C’est en pleine campagne qu’un drame Ă©vangĂ©lique se trouve encore le mieux Ă  sa place. On a cette impression, que le profond sentiment de justice et de charitĂ©, en vertu duquel Ronciat est condamnĂ© et Claudie absoute et relevĂ©e par le pĂšre RĂ©my, par Sylvain, par la mĂšre Fauveau, par la Grande Rose, et mĂȘme par le pĂšre Fauveau, est, comme la gerbe de blĂ©, un produit du travail de la terre. » Voir aussi la critique de ClĂ©ment Caraguel dans lArgus du 24 janvier 1851 La hardiesse de l’idĂ©e, la rĂ©alitĂ© et la logique des caractĂšres, la hauteur soutenue de la pensĂ©e et la force de l’exĂ©cution font de cette piĂšce une des Ɠuvres les plus vivantes de Georges Sand. L’effet produit a Ă©tĂ© immense. Nous avons entendu crier au paradoxe; avouez cependant qu’il est bien rare qu’un paradoxe s’empare Ă  ce point de la foule et produise ces frĂ©missements d’une Ă©motion irrĂ©sistible. » Illustrations sur Gallica Théùtre de la Porte Saint Martin. Claudie. 3e acte. Claudie, mademoiselle Lia-FĂ©lix ; madame Fauveau, madame Genot ; la Grand’Rose, Daubrun ; RĂ©my, M. Bocage ; Sylvain, M. Fechter ; Fauveau, M. Perrin ; Denis Ronciat, M. BarrĂ©. Dessin de Janet Source BnF/Gallica Le théùtre illustrĂ©. Claudie, reprĂ©sentĂ©e au théùtre de Cluny dessin de M. Adrien Marie et Gillot sc. 1879. Source BnF/Gallica LettreĂ  Chopin. Cher ami, Je suis heureuse de vous dire que j'ai. bien compris, l'autre jour, que vous aviez. toujours une envie folle de me faire. danser. Je conserve le souvenir de votre. baiser et j'aimerais beaucoup que ce soit. une preuve que je suis aimĂ©e et dĂ©sirĂ©e.
Origines Amantine Aurore Lucile Dupin est nĂ©e le 12e jour de messidor de l’an 12 de la RĂ©publique, soit le 1er Juillet 1804, Ă  Paris. Elle est la fille de Sophie-Victoire Delaborde, une roturiĂšre, nĂ©e en 1773 et de Maurice Dupin, un aristocrate, nĂ© en 1778. Sophie-Victoire Delaborde Maurice Dupin Sophie-Victoire est la fille d’un oiselier parisien. Elle se retrouve orpheline Ă  16 ans et est mĂšre de plusieurs enfants, de pĂšres inconnus, dont Caroline nĂ©e en 1799. Sophie-Victoire se retrouve en Italie aprĂšs avoir suivi un adjudant nommĂ© Collin, et fait la connaissance de Maurice Dupin dont elle devient d’abord la maĂźtresse. Ils ont un fils nĂ© en 1801 et une fille nĂ©e en 1803, tous deux morts en bas Ăąge. Maurice Dupin est officier dans les armĂ©es napolĂ©oniennes. Sa mĂšre, Marie-Aurore de saxe Dupin du Francueil nĂ©e en 1748 est la fille du MarĂ©chal Maurice de saxe, lui- mĂȘme fils naturel du roi de Pologne, Auguste II de Saxe. Maurice a lui aussi un fils qu’il ne reconnaĂźt pas, Hippolyte nĂ© en 1799 avec une lingĂšre, Mlle Chatiron. Ils sont invitĂ©s Ă  vivre dans une petite maison prĂšs du domaine et Marie-Aurore veille au bien-ĂȘtre de l’enfant. Hippolyte sera plus tard, Ă©levĂ© avec Aurore. Deux mondes totalement opposĂ©s s’assemblent. “Le sang des rois se trouva mĂȘlĂ© dans mes veines au sang des pauvres et petits”. George Sand. Ils se marient en toute discrĂ©tion le 5 juin 1804, un mois avant la naissance de Aurore. La mĂšre de Maurice, Marie-Aurore, dĂ©sapprouve cette mĂ©salliance et refuse de rencontrer sa belle-fille et sa petite fille. Maurice Ă©labore un stratagĂšme avec la complicitĂ© de la concierge afin que Marie-Aurore connaisse sa petite-fille. La grand-mĂšre est sous le charme et lui offre une bague. Celle-ci ayant Ă©tĂ© offerte par la belle fille de Louis XV Ă  Marie-Aurore pour son mariage. Marie-Aurore de Saxe Enfance Aurore passe sa petite enfance dans de modestes appartements Ă  Paris avec sa mĂšre, sa demi sƓur Caroline et le fidĂšle Pierrot, ami de sa mĂšre. Son pĂšre, souvent absent, court la France et l’Europe Ă  travers les campagnes de BaviĂšre, de Prusse et de Pologne Ă  la suite des armĂ©es napolĂ©oniennes. DĂ©but 1808, les armĂ©es de NapolĂ©on occupent l’Espagne et Maurice Dupin est un officier en garnison auprĂšs du gĂ©nĂ©ral Murat Ă  Madrid. Sophie-Victoire rejoint son Ă©poux avec sa fille Caroline et leur petite Aurore ĂągĂ©e de 4 ans. Sophie-Victoire est Ă  nouveau enceinte elle a perdu un petit garçon en 1805 et donne naissance Ă  un petit Louis qui naĂźt aveugle et chĂ©tif, en juin. Deux semaines aprĂšs la naissance, la famille quitte l’Espagne, qui s’est soulevĂ©e contre la France, et rejoint le domaine de Nohant, dans le Berry, le 21 juillet de la mĂȘme annĂ©e. Petit secret Le domaine de Nohant est une belle bĂątisse composĂ©es de plusieurs dĂ©pendances et de 240 hectares de bois et de terres cultivables ainsi que des fermes. Il a Ă©tĂ© acquis pendant la RĂ©volution par Marie-Aurore qui voulait se mettre en sĂ©curitĂ©. Nohant Le bonheur de cette famille enfin rassemblĂ©e dans le domaine familial est de courte durĂ©e. Le petit Louis meurt le 8 septembre et Maurice le 16. Celui-ci, cavalier aguerri de 30 ans, fait une chute mortelle Ă  cheval. Les vieilles rancƓurs entre la belle-fille et la belle-mĂšre refont surface. Marie-Aurore n’entend pas cohabiter plus longtemps avec sa belle-fille, mais s’étant fortement attachĂ©e Ă  Aurore, la grand-mĂšre fait une proposition Ă  Sophie-Victoire. Le 3 fĂ©vrier 1809, cinq mois aprĂšs la mort de Maurice, Marie-Aurore donne une rente annuelle en Ă©change de la garde de la petite Aurore. Sophie-Victoire retourne Ă  Paris avec sa fille Caroline. Aurore, ĂągĂ©e de 5 ans est totalement orpheline. Elle ne verra sa mĂšre que quelques semaines en Ă©tĂ© Ă  Nohant et Ă  Paris en hiver. La grand-mĂšre, ĂągĂ©e de 62 ans reporte tout l’amour qu’elle avait pour son fils sur sa petite fille. Elle fait un transfert, jusqu’à appeler Aurore “son fils”. Aurore vit une enfance libre comme les garçons Ă  l’extĂ©rieur de la maison ; elle monte Ă  cheval, joue et se bagarre avec les gamins du village. A l’intĂ©rieur, c’est une jeune fille accomplie qui met des robes et joue au piano. Éducation Le 12 janvier 1818, aprĂšs neuf annĂ©es passĂ©es Ă  Nohant, Marie-Aurore envoie Aurore, ĂągĂ©e de 13 ans, parfaire son Ă©ducation au couvent des dames augustines anglaise. C’est l’une des Ă©coles les plus prestigieuses Ă  Paris. Le 12 avril 1820, aprĂšs 2 annĂ©es, Marie- Aurore y retire sa petite-fille qui nourrit de plus en plus des projets de vie religieuse. Aurore n’a pas encore 16 ans. Et c’est avec regret qu’elle quitte le couvent dans lequel elle avait trouvĂ© des amies, une vie spirituelle, une vie plus semblable aux jeunes filles de son Ăąge. Sa grand-mĂšre Ă©tant trĂšs malade, Aurore retrouve la solitude et le calme pesant de Nohant. Ayant beaucoup de temps libre, elle dĂ©vore la bibliothĂšque ; ce qui lui donnera le fondement de sa connaissance littĂ©raire. Le 26 dĂ©cembre 1821, Marie-Aurore meurt et Aurore, ĂągĂ©e de 17 ans, hĂ©rite de la fortune et du domaine de Nohant. Étant mineure, sa mĂšre revient au domaine et est tutrice des biens de Aurore. Les retrouvailles sont dĂ©cevantes et Aurore songe Ă  se marier pour “ĂȘtre libre”. Aurore Dupin et Casimir Dudevant Épouse En avril 1822, Aurore sĂ©journe au chĂąteau du Plessis-Picard, prĂšs de Melun, chez des amis de sa grand-mĂšre et fait la connaissance du baron François Casimir Dudevant. Il a 27 ans, est mince et Ă©lĂ©gant, fils d’un colonel Ă  la retraite, baron d’Empire, et d’une servante. Ils se marient 5 mois plus tard, le 17 septembre 1822 Ă  Paris. Le 18 octobre, il dĂ©missionne de son poste de sous-lieutenant pour vivre de ses rentes et s’installent tous deux Ă  Nohant Ă  la fin du mois. Mais François Casimir est un mari infidĂšle et ennuyeux, qui adore chasser et n’a aucun goĂ»t pour la lecture ou la littĂ©rature. Il voyage, s’arrange pour ĂȘtre Ă  Paris quand Aurore est Ă  Nohant et Ă  Nohant quand Aurore est Ă  Paris. Pendant que Monsieur gĂšre le domaine, Aurore joue Ă  l’épouse et la mĂšre dĂ©vouĂ©e. De leur union naĂźt Maurice le 30 juin 1823 et Solange le 13 septembre 1828. MariĂ©e depuis prĂšs de dix ans, Aurore veut conquĂ©rir Paris et diriger sa vie. Ne supportant plus les Ă©tats d’ñme de sa femme, Casimir laisse son Ă©pouse partir “seule” quelques mois par an, tout en gardant les enfants de 8 et 3 ans et en plus, lui envoie de l’argent tous les mois. Maurice et Solange Dudevant Statut À l’époque, nous sommes sous le Code de NapolĂ©on promulguĂ© en 1804 oĂč la femme appartient Ă  l’homme. Les femmes sont considĂ©rĂ©es comme mineures toute leur vie. Elles sont d’abord sous la tutelle de leur pĂšre puis de leur mari. Le mariage et la famille sont le centre de leur vie. AprĂšs la RĂ©volution les femmes sont plus nombreuses Ă  publier. Dans le domaine du roman sentimental, leur nombre a doublĂ© Ă  20% des auteurs publiĂ©s. Contexte politique sous la fin de la Restauration 1814-1824 En fĂ©vrier 1830, le roi Charles X, frĂšre de Louis XVI, fait le choix du fĂ©odalisme contre le progrĂšs de la “rĂ©volution” avec l’appui du clergĂ©. Aux quatre ordonnances du 25 Juillet suspension de la libertĂ© de la presse, dissolution de la Chambre des dĂ©putĂ©s en mai, modification de la Charte constitutionnelle sur le plan Ă©lectoral notamment et la nomination de conseillers d’État au profit d’ultras notoires les Parisiens rĂ©pondent par les Trois Glorieuses 27, 28 et 29 Juillet. Le 27, les ouvriers, Ă©tudiants et journalistes dressent les barricades ; le 28, tout l’Est de Paris qui abrite les quartiers populaires est mobilisĂ© et se rĂ©vĂšle imprenable 25000 soldats de l’armĂ©e royale sont tuĂ©s et la Garde Nationale rallie les insurgĂ©s ; le 29, le Palais-Bourbon, le Louvre ainsi que les Tuileries sont investis par le peuple de Paris. Charles X retire ses ordonnances mais il est trop tard, le peuple est victorieux. Les Trois Glorieuses La Monarchie de Juillet 1830-1848 C’est ainsi qu’avec l’aide de dĂ©putĂ©s parisiens, que le cousin de la famille royale, le duc d’OrlĂ©ans, accĂšde au pouvoir et devient roi des Français sous le nom de Louis-Philippe Ier. Charles X et sa famille s’exilent en Autriche oĂč le dernier Bourbon mourra le 6 novembre 1836 Ă  79 ans. Jules Sandeau Le 4 janvier 1831, Ă  27 ans Aurore s’installe Ă  Paris avec son amant, Jules Sandeau, rencontrĂ© pendant l’étĂ© 1830 chez ses amis Duvernet, originaire lui aussi de Berry. Ils y retrouvent une petite sociĂ©tĂ© de jeunes berrichons, fĂ©rus de littĂ©rature romantique. Sandeau est le point de dĂ©part d’un affranchissement affectif et social. Aurore est petite, elle mesure 1,56m, a des yeux noirs, n’est pas particuliĂšrement belle mais a beaucoup de charme. Jules est de sept ans son cadet, frĂȘle, blond et a l’ambition d’ĂȘtre Ă©crivain. Il deviendra d’ailleurs le premier romancier Ă  entrer Ă  l’acadĂ©mie française en 1858. Il est l’auteur d’une cinquantaine de romans et de piĂšces de théùtre. Aurore a un ami du Berry qui se nomme Henri de Latouche, cousin des Duvernet, qui est directeur du Figaro. C’est un journal littĂ©raire, poĂ©tique et satirique. Elle y Ă©crit des petits sujets sans signer et commence Ă  gagner son argent, puis avec jules, elle Ă©crit des nouvelles qui apparaissent et dans le Figaro et dans La Mode et le Revue de Paris. L’écrivaine est nĂ©e Aurore et Sandeau Ă©crivent un roman Ă  quatre mains Rose et Blanche ou la comĂ©dienne et la religieuse, signĂ© Il raconte l’histoire de deux jeunes femmes aux destins totalement diffĂ©rents mais finalement liĂ©s tragiquement par deux hommes. Il est publiĂ© en dĂ©cembre 1831. C’est un succĂšs. Aurore dĂ©cide de se lancer seule dans la littĂ©rature et se choisit un pseudonyme George, prĂ©nom berrichon. Ce sera donc George Sand. Sandeau Petit secret d’autres femmes romanciĂšres ont pris des pseudonymes masculins comme Marie d’Agoult, compagne de Franz Liszt, signĂ©e Daniel Stern ou encore Delphine de Girardin signĂ©e Charles de Launay. Toujours Ă  courir dans tous Paris, avec ses amis artistes, pour aller au musĂ©e, au théùtre
 Sand se dĂ©place difficilement avec ses robes longues et amples. Ayant obtenu une permission de travestissement de la prĂ©fecture de police, elle les Ă©change donc contre des costumes masculins ; redingotes noires et gilets en satin. Ce qui est une transgression pour l’époque ! En amour, Sand se comporte aussi comme un homme. Elle conquit et rompt Ă  sa guise. AprĂšs trois ans Ă  Paris, George est devenue cĂ©lĂšbre, a gagnĂ© son autonomie et une des premiĂšres places de la littĂ©rature de son temps. “
sur le pavĂ© de Paris, j’étais comme un bateau sur la glace. Les fines chaussures craquaient en deux jours
je ne savais pas relever ma robe, j’étais crottĂ©e, fatiguĂ©e, enrhumĂ©e, et je voyais chaussures et vĂȘtements, sans compter les petits chapeaux de velours, arrosĂ©s par les gouttiĂšres, s’en aller en ruine avec une rapiditĂ© effrayante
” George Sand. Elle retourne Ă  Nohant en 1831 pour y retrouver ses enfants et Ă©crire son premier roman Indiana dont Sandeau, par modestie, a refusĂ© la paternitĂ© du livre auquel il Ă©tait Ă©tranger. Le roman est donc signĂ© George Sand. PubliĂ© en 1832, il dĂ©nonce les conditions de peu enviables des femmes en France Ă  cette Ă©poque. Elle y revendique la libertĂ© de la femme et le choix de l’homme avec qui vivre. Le roman provoque admiration et scandale. Sand devient la nouvelle coqueluche du milieu artistique et la protĂ©gĂ©e de HonorĂ© de Balzac. En dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e, elle publie Valentine, ce qui accroĂźt sa notoriĂ©tĂ©. “Qu’adviendrait-il du monde si toutes les femmes ressemblaient Ă  George Sand”. HonorĂ© de Balzac. En mars 1833, Sand rompt dĂ©finitivement avec Sandeau pour incompatibilitĂ© d’humeur. Il est paresseux et nonchalant mais Sand ne se laisse pas abattre et fait trĂšs vite une nouvelle rencontre. Alfred Musset En juin 1833, le directeur de la revue des deux mondes, François Buloz, rĂ©unit les deux nouvelles stars de la littĂ©rature du moment lors d’une soirĂ©e Ă  Paris. Sand a publiĂ© LĂ©lia oĂč l’hĂ©roĂŻne pousse un jeune poĂšte Ă  l’athĂ©isme et au suicide. Le public est choquĂ©. De six ans son cadet, le vicomte a publiĂ© en 1829 Les Contes d’Espagne et d’Italie qui ont assurĂ© sa rĂ©putation de dandy inspirĂ©. Musset voit Sand comme une femme et comme un compagnon de littĂ©rature. Grand, beau, bond aux yeux bleus mais instable, parfois violent, talentueux poĂšte, victime de crises dĂ©lirantes accentuĂ©es par l’alcool ; lors d’une promenade dans la forĂȘt de Fontainebleau, Musset est victime d’une crise d’hallucination oĂč il croit voir un spectre de lui qui le regarde. En dĂ©cembre 1833, ils partent pour en Italie ; Ă  Florence puis Ă  Venise. Mais Sand tombe malade. Les coliques et vomissements ont eu raison de leur idylle. Musset sort dans les cafĂ©s et couche avec des prostituĂ©es. Quelques jours plus tard, alors que Sand guĂ©rit c’est au tour de Musset d’ĂȘtre malade. Sans doute la fiĂšvre typhoĂŻde. Sand fait appelle Ă  un jeune mĂ©decin vĂ©nitien de 26 ans, Pietro Paggiello qui devient vite son amant. Musset guĂ©ri, comprend vite qu’il est cocu et repart seul en mars 1834. Sand reste jusqu’en juillet mais en mal de ses enfants, dĂ©cide de retourner Ă  Paris en prenant dans ses bagages, le jeune Pietro. Sand et Musset Le retour Ă  la rĂ©alitĂ© est brutal ; le beau mĂ©decin “fait partie du folklore italien” ce qui ne colle absolument pas avec le cadre de vie de Sand. Elle l’abandonne Ă  Paris et part Ă  Nohant. N’ayant pas perdu le contact, Musset et Sand se remettent ensemble en automne 1834, puis se sĂ©parent Ă  nouveau en novembre. DĂ©sespĂ©rĂ©e, George se coupe les cheveux. Son ami Delacroix “le fameux barbouilleur” comme le nomme Sand, immortalise son portrait. Ils se rĂ©concilient en janvier mais la jalousie de Musset et l’instabilitĂ© affective de George auront raison de leur histoire. Ils se sĂ©parent dĂ©finitivement en mars 1835. Alfred publiera leur histoire en 1836. “On peut avoir le dernier mot avec une femme, Ă  condition que le mot soit soit OUI”. Alfred de Musset. Frantz Litz, compositeur hongrois et pianiste et l’un des meilleurs amis de Sand la rĂ©conforte aprĂšs sa rupture. GrĂące Ă  lui, elle dĂ©couvre le rĂ©cital. Pour Sand, l’art absolu c’est la musique. “Si j’avais eu une bonne Ă©ducation musicale, j’aurais voulu ĂȘtre compositrice et c’est lĂ  avec la musique que j’aurais pu rendre au plus juste mon Ă©tat d’esprit”. George Sand. Le divorce Octobre 1835, la sĂ©paration judiciaire avec Casimir Dudevant est affirmĂ©e. Sous le Code NapolĂ©onien, les procĂ©dures sont longues, compliquĂ©es et les prĂ©jugĂ©s dommageables pour les femmes infidĂšles mĂȘme si les maris le sont aussi. Sand vit donc une vie rangĂ©e afin de montrer patte blanche et est dĂ©fendue par Louis Michel qui sera son amant pendant 2 ans et aura une influence intellectuelle sur George. Le 16 fĂ©vrier 1836, le divorce est enfin prononcĂ©. Sand recouvre ses biens et obtient la garde de ses enfants. Politique Le 28 juillet 1835, Ă  l’occasion du 5e anniversaire de la rĂ©volution de Juillet, le roi Louis-Philippe passe en revue la Garde Nationale. Il Ă©chappe de peu Ă  un attentat mais l’explosion fait 18 victimes. Thiers, ministres de l’IntĂ©rieur profite de l’occasion pour faire voter des lois rĂ©pressives il rĂ©organise des cours d’assises pour le jugement des actes de rĂ©bellion et interdit toute contestation des principes du rĂ©gime. Cette censure entraĂźne la disparition de trente journaux rĂ©publicains. Romans En juillet 1836, George publie Simon ; roman sur la justice sociale, les conditions de vie modestes, la libertĂ© et l’égalitĂ© des sexes et classes. AoĂ»t 1837, elle publie Mauprat qui est un roman d’amour et d’éducation sur une histoire de famille Ă  l’aube de la RĂ©volution française. Hiver 1837, elle Ă©crit plusieurs lettres sur la condition fĂ©minine dans “Le Monde”. En 1838, elle publie Les Lettres Ă  Marcie qui sont un recueil sur la place de la femme au XIXe siĂšcle. 1837/1838, elle publie La DerniĂšre Aldini qui et un roman qui raconte l’histoire d’un chanteur italien qui connaĂźt une ascension sociale et des passions amoureuses et Les MaĂźtres mosaĂŻstes lui aussi marquĂ© par le souvenir de l’Italie. FrĂ©dĂ©ric Chopin NĂ© en 1810 dans un village prĂšs de Varsovie, d’un pĂšre français et d’une mĂšre polonaise. Il a 26 ans, l’élĂ©gance d’un dandy, les yeux bleus mais est de santĂ© fragile. Il donne trĂšs peu de concerts et joue devant un cercle choisi. Le 8 mai 1838, ils se rencontrent lors d’un rĂ©cital qu’il joue chez Adolphe Custine. Sand, 32 ans, est sĂ©duite, lui non, mĂ©fiant de sa rĂ©putation. Mais dĂšs juin, ils ne se quittent plus. À la fin de l’étĂ© 1838, Chopin manifeste des problĂšmes pulmonaires ; le couple prĂ©pare leur voyage pour Palma, Ăźle au large de Barcelone, s’y installent le 8 novembre avec les 2 enfants de Sand, puis s’établissent Ă  Valldemosa, en pleine montagne, Ă  la mi-dĂ©cembre dans l’intention d’y rester jusqu’au printemps. Malheureusement, le voyage tourne court. Les mƓurs de Sand et la piĂ©tĂ© de la population ne font pas bon mĂ©nage et les problĂšmes de santĂ© de Chopin s’aggravent en raison d’un climat trop froid et humide. Il crache du sang. Ils repartent Ă  la fin de fĂ©vrier 1839 Ă  Marseille afin de soigner Chopin, puis au bout de 4 mois de convalescence, il regagnent Nohant. La vie s’organise autour de Chopin ; l’hiver Ă  Paris et l’automne Ă  Nohant oĂč les enfants les rejoignent. Maurice est Ă©lĂšve dans l’atelier du peintre EugĂšne Delacroix et Solange est placĂ©e dans une pension non religieuse. Avril 1840, Sand se lance dans une nouvelle activitĂ© le théùtre. Cosima ou la haine dans l’amour. Mais cette piĂšce est un Ă©chec et Sand ne retentera l’expĂ©rience que 9 annĂ©es plus tard. Sand engagĂ©e George est sensible Ă  la misĂšre. Dans les annĂ©es 1840, la rĂ©volution industrielle est nĂ©e ; la France devient ouvriĂšre et les patrons ont le pouvoir absolu. Louis-Philippe qui est au pouvoir depuis 1830, est clairement du cĂŽtĂ© des riches, des compagnies miniĂšres et ferroviaires, et mĂšne une politique de rĂ©pression lorsque le peuple se rĂ©volte. La poĂ©sie populaire a Ă©tĂ© encouragĂ©e par la crĂ©ation de journaux tels que “La Ruche”, “L’Union” ou encore “L’Atelier”. Des hommes et des femmes d’origine modeste y publient leurs poĂšmes et sollicitent le parrainage d’hommes de lettres. Sand admire les poĂšmes de Charles Poncy, maçon toulonnais avec qui elle restera liĂ©e toute sa vie. Avec Agricol Perdiguier, menuisier avignonais, auteur du Livre du compagnonnage publiĂ© en 1839, elle apprend le fonctionnement du compagnonnage, son histoire et ses traditions. Elle s’en inspire pour Compagnon du tour de France qui paraĂźt en dĂ©cembre 1840. Le roman est mal accueilli par les libĂ©raux et bonapartistes. En 1841, avec ses amis Pierre Leroux et Louis Viardot, Sand crĂ©e la “Revue IndĂ©pendante”, aprĂšs avoir rompu son contrat avec “La Revue”, dirigĂ©e par Louis Buloz, qui publie aussi bien des poĂšmes Ă©crits par les ouvriers mais aussi aussi des articles de politique Ă©trangĂšre. C’est un franc succĂšs ! En Juillet 1843, une affaire marque son entrĂ©e dans la vie politique. Une idiote de 15 ans a Ă©tĂ© abandonnĂ©e dans la campagne par des religieuses de la ChĂątre et cette derniĂšre fut retrouvĂ©e enceinte. Sand proteste dans son journal mais le procureur du roi Ă  la ChĂątre lĂšve toute sanction contre l’établissement. La mĂȘme annĂ©e, Sand publie Consuelo ; roman relatant de l’ascension sociale d’une bohĂ©mienne vivant un amour Ă©phĂ©mĂšre avec un comte. À l’automne 1843, le couple s’installe au square d’OrlĂ©ans oĂč les enfants ont leur place. Trois annĂ©es se passent ainsi. La mĂȘme annĂ©e, Pierre-Jules Hetzel, sorte d’agent littĂ©raire de Sand en plus d’ĂȘtre un ami proche, devient Ă©diteur et conseiller de Sand dans la nĂ©gociation de ses contrats avec les directeurs des journaux et revues. En 1844, Sand publie Jeanne tirĂ©e de cette histoire. La mĂȘme annĂ©e, Sand dĂ©cide de crĂ©er son propre journal “L’Éclaireur” qui couvre les dĂ©partements de l’Indre, du Cher et de la Creuse. Sand dispose maintenant de deux tribunes de genres trĂšs diffĂ©rents et utilise sa notoriĂ©tĂ© afin d’ĂȘtre l’un des porte-parole les plus actifs et les efficaces de son Ă©poque. Elle y Ă©crit des romans dans lesquelles ses prĂ©occupations politiques se trouvent discutĂ©es par les personnages qu’elle met en scĂšne. En Janvier 1845, Sand publie, dans “La RĂ©forme”, Le Meunier d’Angibault qui dĂ©nonce les prĂ©jugĂ©s liĂ©s au sexe et Ă  la condition sociale. Un nouveau personnage attend son heure Louis-NapolĂ©on Bonaparte, neveu de NapolĂ©on Ier n’a que 6 ans lorsque son oncle vogue vers Sainte HĂ©lĂšne et connaĂźt lui-mĂȘme l’exil en 1815. ÉlevĂ© en Allemagne puis en Suisse dans le culte de son oncle et le dĂ©sir de rendre la prestance perdue aux Bonaparte. Il rejoint l’artillerie suisse en 1830 puis, aprĂšs la mort de son frĂšre aĂźnĂ© NapolĂ©on-Louis en 1831 et celle de l’Aiglon en 1832, Louis-NapolĂ©on Bonaparte devient le seul prĂ©tendant Ă  la couronne. Il tente deux coups de force Ă  Strasbourg en 1836 et Ă  Boulogne en 1840. Le roi Louis-Philippe le fait enfermer au fort de Ham d’oĂč il s’échappera au bout de 6 annĂ©es de captivitĂ©, en 1846. En mai 1846, les tensions entre Sand et Chopin se multiplient. Le 19 mai 1847, Solange se marie avec Auguste ClĂ©singer, un sculpteur. Chopin est rĂ©ticent Ă  propos de cette union et Sand le remet mĂ©chamment Ă  sa place car il ne fait pas partie de la famille. Courant mai, Solange demande de l’argent Ă  sa mĂšre afin d’éponger les dettes de son Ă©poux, une scĂšne Ă©clate et Solange et son mari sont mis Ă  la porte dĂ©finitivement. Chopin prend la dĂ©fense de Solange qu’il affectionne et veut continuer Ă  la voir. Sand ne lui pardonne pas et cet Ă©pisode met fin Ă  leurs 8 annĂ©es de relation. La mĂȘme annĂ©e, Sand publie La Mare au Diable, une intrigue amoureuse, qu’elle dĂ©die Ă  Chopin. En 1847, elle publie Le PĂ©chĂ© de Monsieur Antoine qui ressemble au Meunier d’Angibault puis commence la rĂ©daction de son autobiographie Histoire de ma vie. Auguste ClĂ©singer Solange Dudevant RĂ©volution de 1848 ProvoquĂ©e par une sĂ©rie de facteurs Ă©conomiques et le mĂ©contentement Ă  l’égard du peuple, cette rĂ©volution est souhaitĂ©e par les libĂ©raux, les bonapartistes, les rĂ©publicains et les socialistes. La fusillade du boulevard des Capucines a mis le feu aux poudres. Dans la nuit du 23 au 24 fĂ©vrier 1848, Paris s’est hĂ©rissĂ© de barricades. Au matin, les Ă©meutiers de la veille sont devenus des rĂ©volutionnaires. Louis-Philippe commet l’erreur de confier le commandement des troupes de la capitale Ă  l’impopulaire marĂ©chal Bugeaud dont le nom rime avec rĂ©pression. Quant aux ministres, pour rĂ©tablir l’ordre, ils “inondent” Paris de la Garde Nationale, qui a le plus grand mal Ă  contenir les insurgĂ©s. Ces derniers prennent d’assaut les Tuileries, un poste Ă  l’angle de la place de la Concorde et de l’avenue Gabriel, puis le ChĂąteau d’Eau. Le roi est dĂ©passĂ©, en quelques heures, le pouvoir a basculĂ©. Le roi abdique et fuit en Angleterre. Trois jours avaient portĂ© Louis-Philippe au pouvoir ; trois jours l’en firent glisser Ă  jamais. Seconde RĂ©publique 1848-1852 La RĂ©publique est prononcĂ©e le lendemain et Ă  sa tĂȘte Alphonse de Lamartine qui rĂ©dige une nouvelle Constitution abolition de la peine de mort pour les dĂ©lits politiques, abolition de l’esclavage et de la censure et le suffrage universel est accordĂ© aux hommes. Sand est enchantĂ©e ! Elle publie un conte d’auteur, des brochures pour faire des propositions pratiques sur ce qui doit ĂȘtre changĂ©. En mars 1848, Sand croise Chopin par hasard, dans l’escalier que conduit Ă  chez une amie commune, et apprend par ce dernier que Solange a donnĂ© naissance Ă  une petite Jeanne. Malheureusement le bĂ©bĂ© mourra au bout de quelques jours. Quelques jours plus tard et seulement pour quelques mois, Maurice est Ă©lu maire de Nohant-Vicq et Sand veut que les listes Ă©lectorales de l’Indre pour l’assemblĂ©e nationale comportent au moins un candidat ouvrier et un paysan. Rude besogne. Le paysan bourrichon est mĂ©fiant et le notable n’entend pas partager le pouvoir. Sand publie plusieurs appels au peuple, l’invitant au courage et Ă  la dĂ©termination. Sand fonde un nouveau journal trĂšs Ă  gauche “La cause du peuple” qui commence Ă  paraĂźtre le 9 avril et ne comptera que 3 numĂ©ros. Elle y expose son point de vue sur les Ă©vĂ©nements du moment parfois en se faisant passer pour un homme ou une femme de condition modeste. Sand est considĂ©rĂ©e comme l’égĂ©rie, la muse par les ennemis de la rĂ©volution. Seulement, Ă  peine trois mois plus tard, cette jeune rĂ©publique menĂ©e par des libres pensants, tel que Alphonse de Lamartine, vivant dans le luxe et n’ayant pas les connaissances sur les besoins de la populace française, ne satisfait pas la classe ouvriĂšre qui sombre chaque jour un peu plus dans la misĂšre. Le peuple est en colĂšre et le temps des barricades et un gouvernement rĂ©publicain donnant les pleins pouvoirs Ă  l’armĂ©e. Bilan 15000 morts. Sand est rĂ©voltĂ©e. Le climat politique se dĂ©grade de jour en jour. Le 15 mai, des radicaux pĂ©nĂštrent dans le Palais-Bourbon et les chefs proclament la dissolution de l’AssemblĂ©e Nationale. Le coup d’État avortĂ©, les arrestations se succĂšdent dont les amis de Sand tels que BarbĂšs, Blanqui et Raspail qui sont conduits en prison. Le 23 juin le gouvernement dissout les ateliers nationaux organisation destinĂ©e Ă  fournir du travail aux chĂŽmeurs parisiens aprĂšs la rĂ©volution de fĂ©vrier 1848, la capitale est secouĂ©e par de violentes bagarres de rues. L’état de siĂšge est proclamĂ© et le gĂ©nĂ©ral Cavaignac, ministre de l’IntĂ©rieur, choisit de rĂ©primer avec fermetĂ© l’insurrection. Bilan plus de 5000 morts et des milliers de dĂ©portĂ©s en AlgĂ©rie colonisation du pays pour un certain nombre d’opposants. Sand est accablĂ©e. Cette rĂ©volution aura raison et de “L’Éclaireur” et de la “Revue IndĂ©pendante” qui cesseront de paraĂźtre en Juillet. En mai 1849, Solange met eu monde une deuxiĂšme petite Jeanne. La naissance rapproche Solange de sa mĂšre mais les relations restent tendues. Le 17 octobre 1849, Ă  39 ans, aprĂšs une tournĂ©e de concerts Ă©prouvants, Chopin meurt de la phtisie dont il a souffert toute sa vie. Cette mĂȘme annĂ©e, Sand publie La petite fadette. Petit secret Auguste ClĂ©singer rĂ©alise son masque mortuaire, un moulage de sa main et le monument funĂ©raire au cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise. En dĂ©cembre 1849, deux hommes arrivent Ă  Nohant. Hermann MĂŒller Strubing, musicien allemand et ami de Pauline Viardot cantatrice et amie de Sand et Alexandre Manceau, un graveur de 31 ans et ami de Maurice. De 14 ans son cadet, il sera son amant et son secrĂ©taire. Manceau Louis-NapolĂ©on profite de la rĂ©volution de 1848 pour rentrer en France. AprĂšs la chute de Louis-Philippe et l’avĂšnement de la IIe RĂ©publique, la Constitution prĂ©voit l’élection d’un prĂ©sident de la RĂ©publique au suffrage universel. Louis-NapolĂ©on est candidat et organise une propagande efficace ; son programme a de quoi convaincre tous les partisans d’un ordre sans appel ni faiblesse. Avec 5 434 000 voix, soit 72% des suffrages exprimĂ©s, c’est un prince-prĂ©sident qui entre Ă  l’ÉlisĂ©e. Sand voit dans cette Ă©lection la preuve que le temps de d’une rĂ©publique Ă©galitaire et fraternelle n’est pas encore arrivĂ©. En effet, trois annĂ©es de gouvernement difficiles oĂč la libertĂ© d’expression se trouve entravĂ©e. Louis-NapolĂ©on a la ferme intention se rĂ©tablir l’Empire ! DĂšs 1849, Sand redonne place au théùtre. Théùtre de sociĂ©tĂ© ou de marionnettes, mĂšre et fils travaillent ensemble. François le Champi est un succĂšs grĂące au charme et Ă  la simplicitĂ© de la piĂšce. En 1851, Claudie est jouĂ©, c’est un succĂšs, puis Le Mariage de Victorine mais le coup d’État de Louis-NapolĂ©on provoque son interruption. Un premier roman est directement inspirĂ© des activitĂ©s théùtrales de Nohant Le ChĂąteau des DĂ©sertes. Louis-NapolĂ©on met sur pied l’opĂ©ration “Rubicon” le 2 dĂ©cembre 1851, jour de l’anniversaire d’Austerlitz et du sacre. Quelques barricades sont dressĂ©es dans Paris, quelques Ă©meutes Ă©clatent dans les dĂ©partements les plus rĂ©publicains, ce qui entraĂźne une vague d’arrestations, mais l’opĂ©ration rĂ©ussit. La dictature est en place. Louis-NapolĂ©on dissout l’AssemblĂ©e Nationale et appelle les français Ă  approuver une nouvelle Constitution par un plĂ©biscite, qui rĂ©tablira l’Empire vote direct du peuple sur la confiance donnĂ©e Ă  un homme ayant accĂ©dĂ© au pouvoir. DĂšs le Ier janvier 1852, Louis- NapolĂ©on quitte le palais de l’ÉlysĂ©e pour celui des Tuileries. L’Empire est de retour. Sand profite de sa notoriĂ©tĂ© pour demander audience afin de plaider la cause d’amis rĂ©publicains condamnĂ©s Ă  mort, Ă  la prison Ă  vie ou Ă  la dĂ©portation en AlgĂ©rie. Elle reçoit le soutien du comte d’Orsay et du prince JĂ©rĂŽme, cousin de Louis-NapolĂ©on. Son intervention est vue comme une trahison de la part des socialistes et rĂ©publicains. Les accusations se multiplient, les insultes fusent mais sa notoriĂ©tĂ© est intacte ; son lectorat a augmentĂ©. Sand se retire peu Ă  peu de la vie politique. Petit secret frappĂ© par le dĂ©cret de bannissement du 9 janvier 1852 avec 65 dĂ©putĂ©es de l’opposition, Victor Hugo quitte Paris pour Bruxelles puis pour les Ăźles anglo-normandes. Victor Hugo Sand et Hugo ne s’apprĂ©cient pas mais les Ă©vĂ©nements prĂ©cĂ©dents les rapprochent. La rĂ©sistance de Hugo Ă  l’égard de la politique d’un Bonaparte qu’il a d’abord soutenu, le bannissement dont il est l’objet, la publication “d’histoire d’un crime” puis de “NapolĂ©on le Petit” en 1852 suscitent l’intĂ©rĂȘt et la sympathie. À partir de 1855, les deux auteurs entretiennent une relation Ă©pistolaire sans jamais se rencontrer. “Nini”, la petite fille de Sand meurt en 1855 et Victor Hugo est toujours marquĂ© par le dĂ©cĂšs de sa fille LĂ©opoldine en 1843. Devenu NapolĂ©on III, Louis-NapolĂ©on est un empereur avide de gloire militaire mais sous son rĂšgne, la France s’épanouit dans l’ùre industrielle grĂące Ă  la sidĂ©rurgie et l’essor des chemins de fer, et la modernitĂ© avec l’établissement de grandes banques d’affaires telles que Rothschild ou encore Pereire ainsi que des Ă©tablissements de crĂ©dit. Enfin, la production agricole augmente considĂ©rablement pour nourrir convenablement un pays prospĂšre. En 1855, NapolĂ©on III dĂ©cide la tenue Ă  Paris de la premiĂšre exposition universelle des produits agricoles et industriels, ouverte aux productions de toutes les nations ; en parallĂšle se dĂ©roulera une exposition des beaux-arts. Petit secret En 1837, les frĂšres Pereire, des banquiers visionnaires, ont contribuĂ© Ă  crĂ©er la premiĂšre ligne de chemin de fer relient Paris Ă  Saint-Germain et Ă  Versailles. GrĂące aux CrĂ©dit immobilier les frĂšres financent la plupart des rĂ©seaux de chemin de fer, les compagnies de gaz et des omnibus historiquement, un vĂ©hicule Ă  traction hippomobile assurant un service de transport public rĂ©gulier. Le terme a donnĂ© ses dĂ©rivĂ©s autobus et bus Ă  Paris. Entre 1851 et 1855, paraient dans ” l’Illustration”, cinq articles de Sand sur les coutumes du Berry. 1853, Sand publie Mont-RevĂȘche et la filleule qui traitent des relations difficiles entre les gĂ©nĂ©rations. En 1854, Émile Girardin fondateur de la presse en 1836 qui se porte acquĂ©reur des droits de publication d’Histoire de ma vie dans son journal. Du 5 octobre 1854 Ă  juin 1855, 138 feuilletons y sont publiĂ©s. Le succĂšs est Ă©norme. La mĂȘme annĂ©e, Maurice et Sand disposent d’un vrai théùtre et donnent plusieurs piĂšces entre avril et septembre Oswald, Yseult de Vivonne, Elfrida la Juive, Richard XXII, Arthur Ier, L’Auberge du Haricot vert et bien d’autres encore. Les scĂ©narios sont de Maurice et parfois de Sand et les acteurs sont Maurice et EugĂšne Lambertami de Maurice. DĂ©cembre 1854 sonne la sĂ©paration officielle de Solange avec Auguste ClĂ©singer. La mĂ©sentente des Ă©poux durait depuis quelques annĂ©es tout comme la vie “dissolue” de Solange, ce que dĂ©sapprouve Sand. Elle dĂ©cide donc de demander la garde de sa petite-fille. ClĂ©singer, irritĂ© de l’ascendance de sa belle-mĂšre sur sa famille, il fait placer la petite Jeanne dans une pension parisienne en attendant de savoir qui aurait la garde. Quelques jours plus tard, Sand l’obtient mais la petite Jeanne meurt d’une scarlatine mal soignĂ©e dans la nuit du 13 au 14 janvier 1855. Elle n’avait pas encore 6 ans. Le 11 mars 1855, Sand, Manceau et Maurice partent pour l’Italie jusqu’au 29 mai. Vers 1855/56, Alexandre Manceau se voit confier l’administration de Nohant dont il s’acquitte scrupuleusement en plus d’ĂȘtre mĂȘlĂ© aux activitĂ©s du théùtre. L’étĂ© 1857, lors d’une randonnĂ©e, Sand et Manceau dĂ©couvrent la vallĂ©e de la Creuse et arrivent dans le petit village de Gargilesse dont ils tombent amoureux. En mai 1858, Manceau fait l’acquisition d’une petite maison que Sand appelle “Villa Algira” ou “Villa Manceau”. Ils y feront de brefs sĂ©jours rĂ©guliers. Le 10 janvier 1858, aprĂšs plusieurs mois de travaux, le couple s’installe dans leur maison Ă  Gargilesse, dans la Creuse mais Maurice est jaloux de leur relation et Sand se met en quĂȘte de lui trouver une Ă©pouse. En Octobre 1858, sous le titre LĂ©gendes rustiques, Sand publie encore 12 lĂ©gendes berrichonnes parmi lesquelles Les Pierres-Sottes ; Les Laveuses de nuit ; Le Menu de loups ; Le Moine des Etangs-Brisses ; Les Flambettes
. 1859, un deuxiĂšme roman inspirĂ© des activitĂ©s théùtrales voit le jour L’Homme de neige. Il paraĂźt dans “la Revue des Deux Mondes “et signe la rĂ©conciliation entre Sand et le directeur de journal François Buloz. En 1862, Sand publie Tamaris, roman d’amour, inspirĂ© par son premier sĂ©jour dans le midi au printemps 1861. Le 17 mai 1862, Ă  39 ans, Maurice Ă©pouse Lina Calamatta, ĂągĂ©e de 20 ans et fille de son ami, peintre et graveur Luigi Calamatta. “J’épouse Maurice car je ne peux Ă©pouser la mĂšre”. dit Lina. Sand affectionne particuliĂšrement sa belle fille. Le 14 juillet 1863, anniversaire de la prise de la Bastille, le petit Marc-Antoine voit le jour et fait le bonheur de toute la famille. Lina Calamatta En 1863, Les relations entre Maurice et Manceau sont devenues impossibles. En mars 1864, Sand dĂ©cide de s’installer Ă  Palaiseau, en banlieue parisienne, avec Manceau qui prĂ©sente depuis quelques temps les mĂȘmes signes de maladie que Chopin. Le graveur Ă©crira Pendant les quatorze ans que j’ai passĂ©s ici, j’ai plus ri, plus pleurĂ©, plus vĂ©cu que pendant les trente-trois qui les ont prĂ©cĂ©dĂ©s ». En juin, Maurice quitte Nohant pour Guillerny afin de prĂ©senter le petit Marc-Antoine au baron Dudevant mais le bĂ©bĂ© tombe malade et meurt de la dysenterie le 21 juillet 1864. MĂ©daillon contenant les cheveux du petit Marc-Antoine CotĂ© théùtre, en mars 1864, Sand fait l’adaptation de son roman Le Marquis de Villemer, drame sentimental aux accents Ă©galitaires, auquel Alexandre Dumas fils a mis la main la patte. C’est un triomphe ! Courant annĂ©e 1864, la maison de Gargilesse est vendue Ă  Maurice malgrĂ© les tensions avec Manceau alors que les rapports entre Sand et Solange continuent eux aussi Ă  se dĂ©grader. De plus, Solange ne travaille pas et continue de demander de l’argent Ă  sa mĂšre. Lorsque la jeune femme fait part de son projet de s’installer dans le Berry, Sand met son “vĂ©to”. Sa fille, de part son antipathique avec ses amis et de ses idĂ©es totalement opposĂ©es Ă  celles de sa mĂšre, Sand veut s’épargner des disputes avec sa fille et entend garder sa libertĂ© de recevoir ses amis. Solange dĂ©cide de rompre les relations avec sa mĂšre alors que cette derniĂšre lui verse une une pension et ce jusqu’en octobre 1865. Sand, 1864 En 1865, l’état de Manceau continue de se dĂ©grader. Le graveur meurt de la tuberculose Ă  47 ans, le 21 aoĂ»t. Sand perd celui dont elle disait Il est ma force et ma vie ». Par testament, Manceau a dĂ©signĂ© Maurice lĂ©gataire universel. La mĂȘme annĂ©e, Sand publie Confessions d’une jeune fille qui parle de relations familiales difficiles. Sand retourne Ă  Nohant et vend Palaiseau en 1869. 10 janvier 1866, Lina met au monde une petite fille nommĂ©e Aurore. GrĂące Ă  cette naissance, Nohant revient Ă  la vie. La mĂȘme annĂ©e, Sand publie Le Dernier Amour dans la “Revue des Deux Mondes”. 11 mars 1868, une deuxiĂšme petite fille agrandit la famille ; Gabrielle. La mĂȘme annĂ©e, Sand publie Mademoiselle Merquem. Roman parlant d’une jeune fille cultivĂ©e qui marraine une petite communautĂ© utopique. Il offre une vision idĂ©alisĂ©e de la sociĂ©tĂ© et de l’amour. 19 juillet 1870, la France dĂ©clare la guerre Ă  la Prusse ; le 1er septembre dĂ©faite de Sedan. NapolĂ©on III s’est rendu aux Prussiens. Le Second Empire prend fin dans la dĂ©bĂącle. Le 4 septembre, la TroisiĂšme RĂ©publique septembre 1870-juillet 1940 est proclamĂ©e Ă  Paris. Le 28 janvier 1871, c’est l’Armistice. Thiers est le chef du pouvoir exĂ©cutif ; l’Alsace et la Lorraine sont saisies par l’Empire allemand. En 1871, Sand, ĂągĂ©e de 67 ans, vit en harmonie avec sa famille Ă  Nohant sous la houlette de Maurice, seul maĂźtre dĂ©sormais. Le temps des conflits est terminĂ©. Lina avec Aurore et Gabriella En juin 1872, Sand adapte Mademoiselle La Quintinie, intrigue amoureuse, au théùtre. Puis Ă  l’automne, elle publie en feuilleton Nanon, roman Ă©voquant la RĂ©volution du point de vue de la paysannerie, classe majoritaire dont le XIXe siĂšcle a peu tenu compte. Sand publie aussi des contes pour enfants sous le titre de Contes de grand-mĂšre, dĂ©diĂ©es Ă  Aurore et Gabrielle. Vers 1874, ayant des problĂšmes de santĂ© qui l’empĂȘchent de voyager, Sand s’adonne Ă  l’aquarelle et pratique avec dextĂ©ritĂ© Ă  la “dentrite”; technique qu’elle appelle aussi “aquarelle Ă  l’écrasage”. La couleur est dĂ©posĂ©e au pinceau sur le papier et pressĂ©e encore humide avec une feuille absorbante pour obtenir une tĂąche alĂ©atoire. Elle accuse ensuite certaines lignes Ă  l’aiguille et Ă  la plume ; elle achĂšve enfin ce paysage imaginaire Ă  l’aquarelle, parfois rehaussĂ©e de blanc, en utilisant la rĂ©serve du papier. Cet Ă©crasement produit des nervures parfois curieuses. Mon imagination aidant, j’y vois des bois, des forĂȘts ou des lacs, et j’accentue les formes vagues produites par le hasard. George Sand. 1875, Sand publie Flamarande, qui aborde l’importance de la famille, la rigiditĂ© de la morale et d’autres thĂšmes qui lui sont chers ; Marianne Chevreuse relatant une histoire d’amour ; ainsi qu’une nouvelle sĂ©rie de contes. Sand, entourĂ©e de sa famille, 1875. En mai 1876, Sand souffre atrocement d’une occlusion intestinale probablement causĂ©e par un cancer de l’intestin. Elle Ă©crit sa derniĂšre lettre Ă  son petit neveu Oscar Cazamajou petit fils de Caroline Delaborde “J’ai fait mon temps, et ne m’attriste d’aucune Ă©ventualitĂ© . Je crois que tout est bien, vivre et mourir, c’est mourir et vivre de mieux en mieux”. Sand demande Ă  Solange d’installer un lit de camp devant la fenĂȘtre pour pouvoir regarder les deux cĂšdres qu’elle avait fait planter pour la naissance de Maurice et de Solange. Sand interdit sa chambre Ă  Maurice et Ă  ses petites filles tandis que RenĂ© Simonnet petit fils d’Hippolyte Chatiron et Oscar Cazamajou sont auprĂšs d’elle la journĂ©e. Le 7 juin, Sand rĂ©clame ses petites filles puis le lendemain son Ă©tat dĂ©cline encore. Dans ses derniers instants, Sand murmure “Laissez verdure” . Ce 8 juin 1876, Ă  9h30, la Dame de Nohant s’éteint. “L’absence et la mort ne diffĂšrent pas beaucoup, on ne se quitte pas, on se perd de vue mais on sait bien que n’importe oĂč on se retrouvera”. George Sand. Sources Biographie de George Sand par Martine Reid George Sand Secrets d’Histoire Le Larousse des Rois de France Le Grand Atlas Les Rois de France 1001 secrets d’histoire de France Le bel esprit de l’Histoire Le dernier amour de George Sand par Evelyne Bloch-Dano musĂ©e de la vie romantique Tweet Share 0 Reddit +1 Pocket LinkedIn 0
LavolontĂ© de repenser l'ordre social, l'amour de la nature, la promenade et la rĂȘverie, la passion de la musique, l'intĂ©rĂȘt pour l'Ă©ducation, le goĂ»t de la botanique : de trĂšs nombreux Ă©lĂ©ments relient George Sand Ă  Jean-Jacques Rousseau, dont la lecture a Ă©tĂ© dĂ©terminante dans sa formation, et qu'elle a souvent Ă©voquĂ© dans son oeuvre. Le fonds George Sand de la BibliothĂšque historique tire son origine de dons et d’achats auprĂšs de la petite-fille de l’écrivain, Aurore Sand, en 1953 et 1955 et de dĂ©pĂŽts de l’État ; il est enrichi rĂ©guliĂšrement par des acquisitions en ventes publiques ou auprĂšs de libraires. Des lettres de George Sand En complĂ©ment de la trĂšs volumineuse correspondance dĂ©jĂ  conservĂ©e par la BibliothĂšque historique, trois lettres de George Sand ont Ă©tĂ© acquises en 2021 en raison de l’intĂ©rĂȘt particulier qu’elles pouvaient reprĂ©senter pour nos collections. En cette annĂ©e du bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert, deux lettres de George Sand Ă  Flaubert ont Ă©tĂ© acquises, l’une datĂ©e du 17 janvier 1869 Sand-NA-0297, et la seconde du 18 janvier 1873 Sand-NA-0296. La BibliothĂšque possĂ©dait jusque-lĂ  seulement quatre lettres de Sand Ă  Flaubert, alors que deux cent quatre de ses lettres sont recensĂ©es dans l’édition Ă©lectronique de la correspondance de Flaubert Ă©tablie par l’universitĂ© de Rouen. On retrouve dans les deux lettres acquises toute l’amitiĂ©, la complicitĂ© et l’humour qui imprĂ©gnaient leurs Ă©changes. Lettre de Georges Sand Ă  Gustave Flaubert, 17 janvier 1869, BibliothĂšque historique de la Ville de Paris Sand-Na-297Lettre de Georges Sand Ă  Gustave Flaubert, 18 janvier 1873, BibliothĂšque historique de la Ville de Paris Sand-Na-296 Dans sa lettre de janvier 1869, Sand mĂȘle des nouvelles de la vie quotidienne Ă  Nohant, des marques de son affection complice, lui assurant ne point passer de jour sans penser Ă  l’autre vieux troubadour, confinĂ© dans sa solitude en artiste enragĂ© », Ă  des informations sur l’avancĂ©e de ses propres travaux littĂ©raires. La lettre du 18 janvier 1873 les retrouve quatre ans plus tard toujours aussi proches, insistant pour que son vieux chĂ©ri troubadour », qu’elle juge trop seul », vienne s’égayer Ă  Nohant auprĂšs d’elle et de son fils Maurice. La troisiĂšme lettre acquise, adressĂ©e par George Sand Ă  Alexandre Dumas fils, datĂ©e du 14 aoĂ»t 1851 Sand-NA-299, vient en pendant de la seule lettre de ce dernier Ă  Sand dĂ©jĂ  conservĂ©e Ă  la BibliothĂšque historique, et en complĂ©ment des lettres adressĂ©es par le jeune auteur dramatique Ă  Maurice et Lina, ainsi que de la correspondance entre son pĂšre et George Sand, dĂ©jĂ  prĂ©sentes Ă  la BibliothĂšque. L’auteur de La dame aux camĂ©lias, alors en pleine rĂ©pĂ©tition de sa piĂšce, ne pourra se rendre Ă  son invitation Ă  venir “à la campagne oĂč l’on se parle mieux en un jour qu’à Paris en un an”, et sera sensible Ă  la bienveillance qu’elle lui tĂ©moigne Ă  propos de son roman Les revenants qu’elle lit alors en feuilleton. George Sand et le théùtre On connait la passion de George Sand pour le théùtre, son Ă©criture comme sa pratique, qu’elle partageait avec son compagnon Alexandre Manceau et son fils Maurice. Elle fit construire Ă  Nohant un théùtre oĂč expĂ©rimenter ses piĂšces avant de les proposer Ă  la scĂšne parisienne, et l’activitĂ© théùtrale restera un fondement de toute la vie sociale et familiale Ă  Nohant, indĂ©pendamment de ses succĂšs et de ses Ă©checs parisiens. Le fonds Sand de la BibliothĂšque historique comprend plus d’une quarantaine de textes dramatiques, et s’est enrichi en 2021 de deux manuscrits de piĂšces reprĂ©sentatives des deux versants de son Ɠuvre théùtrale. En 1864, Sand entreprend d’adapter pour la scĂšne son roman Mont-revĂȘche, publiĂ© en 1853. L’ouvrage connait de nombreuses pĂ©ripĂ©ties caractĂ©ristiques du sort mouvementĂ© du “théùtre des romanciers” de son temps – lectures pour diffĂ©rents théùtres, refus, réécriture, intervention de collaborateurs – et ne sera finalement jamais reprĂ©sentĂ©e. Les 400 feuillets du manuscrit autographe permettent de dĂ©couvrir les quatre actes de la piĂšce, certains en deux versions, avec des titres et corrections de la main de Maurice Sand, dont on ignore l’ampleur de la collaboration Sand-NA-300. Manuscrit autographe de la piĂšce Mont-RevĂȘche par Georges Sand, BibliothĂšque historique de la Ville de Paris Sand-NA-300 Le manuscrit acquis en juin 2021 Ă  la vente de la bibliothĂšque théùtrale du comte Emmanuel d’AndrĂ© fait dĂ©couvrir une piĂšce en trois actes, Les chevaliers du soleil, Ă©crite en 1857, inspirĂ©e d’un roman d’Alexandre Dumas pĂšre publiĂ© cette annĂ©e-lĂ , Les compagnons de Jehu. Ce manuscrit de 62 feuillets, entiĂšrement de la main de George Sand, comprend de nombreuses ratures et coupures qui semblent indiquer que la piĂšce a bien Ă©tĂ© jouĂ©e sur la scĂšne de Nohant, ce que corrobore la distribution en tĂȘte du manuscrit. On y retrouve, parmi les noms des acteurs, ceux d’Alexandre Manceau, de Maurice Sand, de l’actrice Marie Lambert, mais aussi de domestiques et d’ouvriers qui, comme Marie Caillaud – dite “Marie des Poules” –, participaient rĂ©guliĂšrement au théùtre de sociĂ©tĂ© de Nohant, lieu utopique d’abolition Ă©phĂ©mĂšre de leur condition domestique Sand-NA-0306. Ces acquisitions sustentent la vitalitĂ© des Ă©tudes sandiennes actuelles, en France comme outre-Atlantique, et en particulier les projets en cours d’éditions des piĂšces retrouvĂ©es de sa correspondance et du théùtre de Nohant. LettresretrouvĂ©es rassemble quatre cent cinquante-huit lettres inĂ©dites de George Sand, de 1825 (c'est une jeune femme de vingt et un an qui Ă©crit Ă  sa mĂšre) jusqu'en 1876, quelques mois avant sa mort. À cĂŽtĂ© d'inconnus, d'Ă©diteurs ou directeurs de revues, d'Ă©crivains, de comĂ©diens et directeurs de théùtre, d'amis et familiers ou de parents, on trouve bien des noms illustres
George Sand Biographie George Sand RomanciĂšre française, George Sand — pseudonyme d'Amandine Lucie Aurore Dupin, baronne Dudevant — est nĂ©e Ă  Paris le 1er juillet 1804. Fille d'un officier de l'armĂ©e impĂ©riale mort accidentellement en 1808, la petite Aurore, ĂągĂ©e de quatre ans, fut recueillie par sa grand-mĂšre, Mme Dupin, fille naturelle du marĂ©chal de Saxe et veuve d'un riche financier. La future romanciĂšre passa toute son enfance Ă  la campagne, dans le domaine familial de Nohant Indre annĂ©es riches de solitude et de rĂȘverie, mais Ă©galement de distractions passionnantes, au premier rang desquelles ces histoires racontĂ©es Ă  la veillĂ©e dans les maisons paysannes, et dont l'Ă©crivaine devait tirer plus tard la matiĂšre d'une grande partie de son Ɠuvre. A treize ans cependant, Aurore fut mise en pension dans un couvent parisien ce furent d'abord plusieurs mois de dĂ©sespoir et de rĂ©volte, suivis d'une crise juvĂ©nile de mysticisme et mĂȘme de vagues aspirations Ă  la vie religieuse cloĂźtrĂ©e. Revenue Ă  Nohant en 1820, la jeune fille fut mariĂ©e deux ans plus tard Ă  dix-huit ans Ă  un baron Dudevant dont elle ne tarda pas Ă  se sĂ©parer. En 1831, elle quitta Nohant, emmenant sa fille et son fils, et commença Ă  mener Ă  Paris une existence de bohĂšme, scandalisant les bourgeois par la crĂąnerie avec laquelle elle acceptait sa condition de dĂ©classĂ©e», par ses accoutrements masculins, par ses façons de fumer la pipe ou le cigare, et surtout par ses aventures sentimentales avec Jules Sandeau d'abord qui lui donna son pseudonyme de George Sand et l'aida Ă  Ă©crire son premier roman, Rose et Blanche, puis avec Alfred de Musset, qu'elle entraĂźna en 1834 en Italie et dont elle se sĂ©para Ă  Venise Ă  cause du mĂ©decin Pagello — cĂ©lĂšbre amour romantique que George Sand raconta Ă  sa maniĂšre dans Elle et Lui 1859, ce qui lui valut une rĂ©plique du frĂšre du poĂšte, Paul de Musset, lequel publia la mĂȘme annĂ©e Lui et Elle. DĂšs 1832, la baronne Dudevant, devenue George Sand, s'Ă©tait fait connaĂźtre par son roman Indiana qu'allaient suivre Valentine 1832, LĂ©lia 1833, Jacques 1834, et Mauprat 1837. Ces Ɠuvres reflĂštent la vie passionnĂ©e qui Ă©tait alors celle de l'auteur. Elles ressemblent Ă  des confessions, tout en lyrisme, souvent proches du poĂšme en prose, et elles cĂ©lĂšbrent intarissablement la passion sensuelle et idĂ©aliste Ă  la fois, mais toujours Ă©perdue et excessive, l'amour en lutte avec les prĂ©jugĂ©s et la sociĂ©tĂ©. Car l'amour, pour George Sand, est synonyme de la vie ce n'est pas seulement le bonheur, c'est un droit supĂ©rieur de la personne humaine, c'est une sorte de devoir et mĂȘme un culte divin — si bien que tout devient permis, et lĂ©gitime, et sacrĂ© Ă  la passion pourvu qu'elle soit sincĂšre. Doctrine romantique qu'illustre parfaitement l'histoire tumultueuse du grand cƓur de George Sand, si rapide Ă  aller de Sandeau Ă  Musset, de Pagello Ă  Michel de Bourges, de Pierre Leroux Ă  FrĂ©dĂ©ric Chopin
 C'est en compagnie du grand musicien polonais qu'elle partit en 1837 faire un sĂ©jour d'hiver aux Ăźles BalĂ©ares. Mais Ă  partir de cette Ă©poque, sa vie privĂ©e s'assagit. Son mĂ©nage avec Chopin durera presque dix ans. Et c'est Ă  la politique que George commence Ă  demander un renouveau d'Ă©motions. Vers 1836, par l'intermĂ©diaire de Michel de Bourges, elle s'Ă©tait liĂ©e avec des dĂ©mocrates et des utopistes sociaux tels que Armand BarbĂšs et Emmanuel Arago, et elle s'Ă©tait mise Ă  considĂ©rer le prĂȘtre dĂ©froquĂ© FĂ©licitĂ© Robert de Lamennais comme un prophĂšte et le chef de la nouvelle religion de l'humanitĂ© dont elle allait se faire bientĂŽt une des prĂȘtresses. Fille spirituelle de Jean-Jacques Rousseau, influencĂ©e aussi bien par Le Contrat social que par La Nouvelle HĂ©loĂŻse, elle entreprit, dans des livres comme Le Compagnon du tour de France 1840, de dresser des actes d'accusation de la sociĂ©tĂ©, rendue responsable de tous les maux humains, et que l'amour seul, selon George Sand, est capable de transfigurer en nivelant les hiĂ©rarchies, en abattant les cloisons entre classes et en rĂ©tablissant la fraternitĂ© universelle. Exaltation de l'homme du peuple dans Horace 1841 et Le Meunier d'Angibault 1845, religiositĂ© panthĂ©iste et Ă©sotĂ©rique dans Consuelo 1842, tels sont les deux traits complĂ©mentaires de son Ɠuvre au cours de cette pĂ©riode. George Sand se trouvait donc parfaitement prĂ©parĂ©e en 1848 pour saluer avec enthousiasme sa» rĂ©volution. DĂšs la chute du roi Louis-Philippe elle entreprit des dĂ©marches pour lancer un journal, Ă©crivit des Lettres au Peuple, et rĂ©digea mĂȘme les bulletins officiels d'Alexandre Ledru-Rollin, ministre de l'IntĂ©rieur. Mais, Ă©pouvantĂ©e par l'insurrection de juin, elle se hĂąta de donner sa dĂ©mission politique» et se rĂ©fugia Ă  Nohant. En 1849, dans la prĂ©face de La Petite Fadette, elle annonça qu'elle se dĂ©sintĂ©resserait dĂ©sormais des Ă©vĂ©nements et qu'elle voulait se distraire l'imagination en se reportant vers un idĂ©al de calme, d'innocence et de rĂȘverie». Mais cet idĂ©al emplissait dĂšs 1846 une Ɠuvre comme La Mare au diable, tout autant que la fameuse sĂ©rie des romans champĂȘtres François le Champi 1848, Les MaĂźtres sonneurs 1853, etc, dans lesquels les personnages paysans sont malheureusement idĂ©alisĂ©s Ă  l'extrĂȘme et, en somme, assez artificiels, mais qui renferment cependant de fort belles Ă©vocations du pays berrichon. Sous le second Empire, la scandaleuse romantique allait devenir la bonne dame de Nohant», chĂątelaine gĂ©nĂ©reuse et amie hospitaliĂšre d'Ă©crivains comme Charles-Augustin Sainte-Beuve, Jules Michelet, ThĂ©ophile Gautier. Elle conseillait, dirigeait les meilleurs reprĂ©sentants de la nouvelle gĂ©nĂ©ration, EugĂšne Fromentin, Edmond About, Alexandre Dumas fils, Gustave Flaubert. Elle cultivait son jardin, amusait ses petits-enfants avec son théùtre de marionnettes, se mĂȘlait Ă  la vie de ses laboureurs, apprenait Ă  lire Ă  leurs enfants, prĂ©sidait les fĂȘtes villageoises, rĂ©pandait les aumĂŽnes — toutefois sans cesser d'Ă©crire! En 1854, elle fit paraĂźtre une fort longue et fort complaisante autobiographie intitulĂ©e Histoire de ma vie. De 1850 Ă  sa mort, en 1876, c'est presque chaque annĂ©e qu'elle livra Ă  ses Ă©diteurs ou Ă  La Revue des Deux Mondes, dont elle Ă©tait une des plus fidĂšles collaboratrices, quelque roman ou piĂšce de théùtre, Ɠuvres moins connues que celles des premiĂšres pĂ©riodes, mais oĂč il reste Ă  sauver de belles pages, particuliĂšrement dans Les Beaux Messieurs de Bois-DorĂ© 1858, dans Jean de la Roche 1860, dans Le Marquis de Villemer 1861, dans Mademoiselle de la Quintinie 1862 oĂč, sous le mĂ©pris du catholicisme, transparaĂźt une amĂšre inquiĂ©tude religieuse. Puis vint la guerre de 1870 qui dĂ©sespĂ©ra George Sand, la Commune qui la rangea dĂ©finitivement dans le parti de l'ordre» et lui fit attacher plus de prix encore Ă  son enracinement» paysan mais l'Ă©crivain ne faisait plus que se survivre Ă  lui-mĂȘme. L'auteur de LĂ©lia serait incomprĂ©hensible sans Jean-Jacques Rousseau, dont elle a dit qu'il s'Ă©tait emparĂ© de sa jeunesse par la beautĂ© de sa langue et la puissance de sa logique». Le thĂšme unique de George Sand, son idĂ©e-force l'amour sincĂšre considĂ©rĂ© comme principe unique et suffisant de la vie privĂ©e, de la morale, de la politique, n'est-ce pas en effet, mais dĂ©pouillĂ© de toutes les nuances dĂ©licates que lui avait donnĂ©es la sensibilitĂ© raffinĂ©e de Rousseau, l'Ă©vangile de Saint-Preux et de Julie? Dans son Ɠuvre et plus encore dans sa vie, George Sand a Ă©tĂ© la personnification extrĂȘme des dĂ©bordements du cƓur romantique elle n'a pas seulement Ă©voquĂ©, elle a Ă©tĂ© elle-mĂȘme la passion souveraine, dressĂ©e contre toutes les institutions et toutes les disciplines intĂ©rieures. Elle n'avait rien pourtant d'une intellectuelle», ne construisit nulle philosophie originale et ne cessa de subir l'influence des nombreux et divers personnages que successivement elle aima et dĂ©laissa. La gĂ©nĂ©rositĂ© de son tempĂ©rament faisait d'elle un Ă©crivain solide et abondant. Sa facilitĂ© rĂ©guliĂšre, physique en quelque sorte, dĂ©termine son style dont le dĂ©faut principal est de manquer de mordant, de surprise. Mais George Sand savait charpenter un roman. Elle fut surtout la premiĂšre femme Ă  nourrir toute sa production littĂ©raire de son expĂ©rience fĂ©minine, annonçant ainsi une George Eliot et une Colette, et la puissance de son imagination peut emporter encore aujourd'hui les lecteurs de Consuelo. Elle demeure par ailleurs une trĂšs vivante Ă©pistoliĂšre et mĂ©morialiste voir Lettres d'un voyageur 1834 et Correspondance 6 vol., posthume 1882-1894. George Sand est morte Ă  Nohant le 8 juin 1876, Ă  l'Ăąge de 71 ans. Michel Mourre, George Sand livres disponibles George Sand Les MaĂźtres Sonneurs George Sand La Petite Fadette George Sand Un hiver Ă  Majorque
GeorgeSAND - Lettre autographe signĂ©e sur les journĂ©es sanglantes de juin 1848. Pro Pro Pro. 950,00 EUR + 20,00 EUR livraison + 20,00 EUR livraison + 20,00 EUR livraison. Informations sur la photo. Image non disponible. Vous en avez un Ă  vendre ? Vendez le vĂŽtre. Achetez en toute confiance. Garantie client eBay. Obtenez un remboursement si vous ne recevez pas l'objet que Les Amis de Flaubert – AnnĂ©e 1959 – Bulletin n° 15 – Page 9 George Sand et Gustave Flaubert DĂšs mars 1839, nous rencontrons, dans la Correspondance, le nom de George Sand dans une lettre qu’adressait Flaubert Ă  Ernest Chevalier Tu me dis que tu as de l’admiration pour George Sand, je la partage bien et avec la mĂȘme rĂ©ticence. J’ai lu peu de choses aussi belles que Jacques. Parles-en Ă  Alfred Le Poittevin ». Mais c’est seulement en 1863 qu’ils font connaissance Ă  l’un des dĂźners Magny oĂč Dumas fils et Sainte-Beuve les prĂ©sentĂšrent l’un Ă  l’autre. Et tout de suite une correspondance intĂ©ressante va s’échanger qui traitera surtout de leurs travaux rĂ©ciproques, de leurs rĂ©flexions, de la diffĂ©rence — trĂšs marquĂ©e — entre leurs points de vue ; correspondance exempte de toute dissimulation, de toute coquetterie Pas de vraie amitiĂ© sans libertĂ© absolue », lui Ă©crira-t-elle. N’a-t-on pas dit, par ailleurs, que sa devise, Ă  elle, semble avoir Ă©tĂ© Je veux que l’on soit femme » et qu’en toute rencontre Le fond de notre cƓur en nos discours se montre ». Or, le cƓur de George Sand Ă©tait infiniment bon et c’est ce qui attendrira Flaubert, comme d’autres l’avaient Ă©tĂ© avant lui. Ne lui Ă©crivait-elle pas, le 10 fĂ©vrier 1863 
ce qu’il y a de meilleur est dans la tĂȘte pour comprendre et dans le cƓur pour apprĂ©cier ». La grande cantatrice Pauline Viardot dira plus tard que son illustre amie Ă©tait mĂ©connue, en ce sens qu’on a parlĂ© de ses Ɠuvres, mais insuffisamment de sa bontĂ©. En 1863, George Sand avait 59 ans et Flaubert 42. Elle avait dĂ©butĂ© dans le roman en 1831 par Rose et Blanche — on remarquera qu’elle affectionnait les prĂ©noms ; souvent ils serviront de titre Ă  ses ouvrages — Ă©crit en collaboration avec Jules Sandeau et signĂ© Jules Sand. Mais, six mois plus tard, elle publiait, seule, Indiana, signĂ© cette fois du pseudonyme qu’elle allait immortaliser — que suivirent immĂ©diatement Valentine, LĂ©lia, Jacques, AndrĂ©, Simon, Mauprat, Les Sept Cordes de la Lyre, Consuelo, Jeanne, Horace, Le Meunier d’Angibault, La Mare au Diable 1, Lucrezia Floriani, Le PĂ©chĂ© de M. Antoine, La Petite Fadette, François le Champi, Adriani, Narcisse, Jean de la Roche, etc., etc., indĂ©pendamment de nombreuses piĂšces de théùtre. Elle n’était donc pas seulement cĂ©lĂšbre dans le monde entier Ă  cause de ses amours retentissantes et diverses. Il y avait — en 1863, toujours — une vingtaine d’annĂ©es qu’elle connaissait Michelet dont les idĂ©es diffĂ©raient autant des siennes qu’en diffĂ©raient celles de Flaubert ; Michelet qui trouvait d’Indiana le style admirable », mais la conduite mĂ©diocre, et, dans LĂ©lia, un mĂ©lange bizarre de mysticisme religieux, de hardi rationalisme, de sensualitĂ© et de fougue rĂ©volutionnaire
 » ; Michelet qui lui Ă©crivait, en mars 1857 
Toute parole qui tombe de votre plume, c’est l’immortalitĂ© » et, en dĂ©cembre de l’annĂ©e suivante 
vous ĂȘtes l’une des deux ou trois personnes auxquelles tient encore la gloire de la France ; Michelet, enfin, qui, dans la prĂ©face de L’Amour, a dit Le plus grand prosateur du siĂšcle est une femme Madame Sand ». Mais revenons Ă  la Correspondance. DĂšs leurs premiĂšres lettres on sent combien diffĂšrent leur façon de voir et de sentir. Le 2 fĂ©vrier 1863, George Sand rĂ©pond Ă  Flaubert qui lui a exposĂ© son invincible rĂ©pulsion Ă  mettre sur le papier quelque chose de son cƓur » 
Je ne comprends pas du tout, oh ! mais pas du tout. Moi, il me semble qu’on ne peut pas y mettre autre chose. Est-ce qu’on peut sĂ©parer son esprit de son cƓur ? est-ce que c’est quelque chose de diffĂ©rent ? est-ce que la sensation mĂȘme peut se limiter ? est-ce que l’ĂȘtre peut se scinder ? Enfin, ne pas se donner tout entier dans son Ɠuvre me paraĂźt aussi impossible que de pleurer avec autre chose que ses yeux et de penser avec autre chose que son cerveau
 ». Flaubert ayant manifestĂ© le dĂ©sir d’avoir le portrait de sa correspondante pour l’accrocher Ă  la muraille de mon cabinet, Ă  la campagne, oĂč je passe souvent de longs mois tout seul
 », elle lui rĂ©pond qu’elle choisira elle-mĂȘme ce qu’il y aura de plus prĂ©sentable lorsqu’elle ira Ă  Paris oĂč elle se rendait assez frĂ©quemment ; Merci de l’accueil que vous voulez bien faire Ă  ma figure insignifiante en elle-mĂȘme, comme vous savez bien
 ». Quelque temps aprĂšs, en effet, elle met Ă  la grande vitesse une bonne Ă©preuve du dessin de Couture et y joint une Ă©preuve photographique d’un dessin de Marchal, qui a Ă©tĂ© ressemblant aussi ; mais d’annĂ©e en annĂ©e on change. L’ñge donne sans cesse un autre caractĂšre Ă  la figure des gens et c’est pourquoi leurs portraits ne leur ressemblent pas longtemps ». Une lettre de Flaubert la remercie de cet envoi en ces termes Eh bien, je l’ai cette belle, chĂšre et illustre mine. Je vais lui faire un large cadre et la pendre Ă  mon mur pouvant dire comme M. de Talleyrand Ă  Louis-Philippe C’est le plus grand honneur qu’ait reçu ma maison » 
Des deux portraits, celui que j’aime le mieux, c’est le dessin de Couture ». Quiconque placera sous ses yeux ledit dessin ne s’étonnera nullement du choix de Flaubert. Il y a dans ce dessin, une rectitude, une noblesse, une majestĂ© toute romantique. Quant Ă  Marchal, continue Flaubert, il n’a vu en vous que la bonne femme », mais moi qui suis un vieux romantique, je retrouve dans l’autre la tĂȘte de l’auteur » qui m’a fait rĂȘver dans ma jeunesse
 ». Le 29 fĂ©vrier 1864 a lieu la premiĂšre reprĂ©sentation du Marquis de Villemer, Ă  l’OdĂ©on, piĂšce dont Dumas fils avait Ă©crit le scĂ©nario, le premier acte et la moitiĂ© du second, afin de venir en aide Ă  sa grande amie qui Ă©prouvait toujours des difficultĂ©s lorsqu’il s’agissait de faire dialoguer ses personnages ». À cĂŽtĂ© du chef de claque, ce personnage rituel, Ă  la troisiĂšme galerie, il y avait un bonhomme de haute carrure, aux longs cheveux, Ă  la face congestionnĂ©e qui tapait comme un sourd, encourageant les romains », de l’exemple, du geste et de voix, prenant tous les effets avec une rare perspicacitĂ©, les soulignant et n’en laissant passer aucun. Ce claqueur pas ordinaire, c’était tout naĂŻvement Gustave Flaubert 2. Vous avez Ă©tĂ© si bon et si sympathique pour moi, lui Ă©crivait George Sand quelques jours plus tard, Ă  la premiĂšre reprĂ©sentation de Villemer que je n’admire plus seulement votre admirable talent, je vous aime de tout mon cƓur ». Elle ne lui cache pas, dans une lettre du 12 aoĂ»t 1866, combien elle reconnaĂźt de qualitĂ©s et Ă  quel point elle l’admire 
De loin je peux vous dire combien je vous aime sans craindre de rebĂącher. Vous ĂȘtes un des rares » restĂ©s impressionnables, sincĂšres, amoureux de l’art, pas corrompus par l’ambition, pas grisĂ©s par le succĂšs. Enfin, vous avez toujours vingt ans par toutes sortes d’idĂ©es qui ont vieilli, Ă  ce que prĂ©tendent les sĂ©niles jeunes gens de ce temps-ci ». Deux mois plus tard, elle lui Ă©crit qu’elle serait enchantĂ©e d’avoir son impression Ă©crite sur la Bretagne ; moi, je n’ai rien vu assez pour en parler
 Pourquoi votre voyage est-il restĂ© inĂ©dit ? Vous ĂȘtes coquet » ; vous ne trouvez pas tout ce que vous faites digne d’ĂȘtre montrĂ©. C’est un tort. Tout ce qui est d’un maĂźtre est enseignement, et il ne faut pas craindre de montrer ses croquis et ses Ă©bauches. Je vous ai entendu dire Je n’écris que pour dix ou douze personnes ». J’ai protestĂ© intĂ©rieurement. Les douze personnes pour lesquelles on Ă©crit et qui vous apprĂ©cient, vous valent ou vous surpassent ; vous n’avez jamais eu besoin, vous de lire les onze autres pour ĂȘtre vous. Donc, on Ă©crit pour tout le monde, pour ce qui a besoin d’ĂȘtre initiĂ© ; quand on n’est pas compris, on se rĂ©signe et on recommence. Quand on l’est, on se rĂ©jouit et on continue. LĂ  est tout le secret de nos travaux persĂ©vĂ©rants et de notre amour de l’art Qu’est-ce que c’est que l’art sans les cƓurs et les esprits oĂč on le verse ? Un soleil qui ne projetterait pas de rayons et ne donnerait la vie Ă  rien
 Cent fois dans la vie, le bien que l’on fait ne paraĂźt servir Ă  rien d’immĂ©diat ; mais cela entretient quand mĂȘme la tradition du bien vouloir et du bien faire, sans laquelle tout pĂ©rirait
 ». Et elle continue de se peindre moralement dans ses superbes lettres Ă  Flaubert qui ne pourra s’empĂȘcher de lui Ă©crire Sous quelle constellation ĂȘtes-vous donc nĂ©e pour rĂ©unir dans votre personne des qualitĂ©s si diverses, si nombreuses et si rares ? ». Flaubert lui faisait part, comme aux autres intimes avec lesquels il correspond, de la difficultĂ© qu’il Ă©prouve Ă  composer ses textes, George Sand lui rĂ©pond Vous m’étonnez toujours avec votre travail pĂ©nible ; est-ce une coquetterie ? ça paraĂźt si peu ! Ce que je trouve difficile moi, c’est de choisir entre les mille combinaisons de l’action scĂ©nique qui peuvent varier Ă  l’infini, la situation nette et saisissante qui ne soit pas brutale ou forcĂ©e. Quant au style, j’en fais meilleur marchĂ© que vous
 ». Et l’auteur de Madame Bovary de rĂ©pondre 
Je ne suis pas du tout surpris que vous ne compreniez rien Ă  mes angoisses littĂ©raires ! Je n’y comprends rien moi-mĂȘme. Mais elles existent pourtant et violentes. Je ne sais plus comment il faut s’y prendre pour Ă©crire, et j’arrive Ă  exprimer la centiĂšme partie de mes idĂ©es, aprĂšs des tĂątonnements infinis. Pas primesautier, votre ami, non ! pas du tout ! ». En ce qui la concerne, elle, le vent joue dans sa vieille harpe, dit-elle, comme il lui plaĂźt d’en jouer. Il a ses hauts » et ses bas », ses grosses notes et ses dĂ©faillances » ; au fond, ça lui est Ă©gal, pourvu que l’émotion vienne
 Laissez donc le vent courir un peu dans vos cordes Moi je crois que vous prenez plus de peine qu’il n’en faut
 ». George Sand Ă©tait d’une activitĂ© Ă©tonnante. De BagnĂšres-de-Luchon, oĂč il s’est rendu, aprĂšs le dĂ©cĂšs de sa mĂšre, pour refaire un peu ses nerfs malades, Flaubert lui demande 12-7-72 ce qu’elle fait. Elle le lui dit le 19 du mĂȘme mois 
J’ai fait depuis Paris oĂč ils se sont rencontrĂ©s peu de temps auparavant un article sur Mademoiselle Flaugergues 3, qui paraĂźt dans lOpinion Nationale, avec un travail de ladite » ; un feuilleton pour le Temps surV. Hugo, Bouilhet, Leconte de Lisle et Pauline Viardot. J’ai fait un second conte fantastique pour la Revue des Deux Mondes, un conte pour les enfants. J’ai Ă©crit une centaine de lettres
 ». La paresse, qu’elle disait ĂȘtre la lĂšpre de son temps » n’était vraiment pas son fait. En dĂ©cembre 1872, Flaubert Ă©crit Ă  sa correspondante de Nohant 
Pourquoi publier par l’abominable temps qui court ! Est-ce pour gagner de l’argent ? Quelle dĂ©rision ! Comme si l’argent Ă©tait la rĂ©compense du travail ! et pouvait l’ĂȘtre ! Cela sera quand on aura dĂ©truit la spĂ©culation, d’ici lĂ , non ! Et puis comment mesurer le travail, comment estimer l’effort ? Reste donc la valeur commerciale de l’Ɠuvre, il faudrait pour cela supprimer tout intermĂ©diaire entre le producteur et l’acheteur, et quand mĂȘme, cette question en soi est insoluble. Car j’écris je parle d’un auteur qui se respecte non pour le lecteur d’aujourd’hui, mais pour tous les lecteurs qui pourront se prĂ©senter tant que la langue vivra. Ma marchandise ne peut donc ĂȘtre consommĂ©e maintenant, car elle n’est pas faite exclusivement pour mes contemporains. Pourquoi donc publier ? Est-ce pour ĂȘtre compris, applaudi ? Mais vous-mĂȘme vous », grand George Sand, vous avouez votre solitude
 ». L’auteur de la Petite Fadette lui rĂ©pond, quelques jours aprĂšs, assez longuement, notamment ces lignes qui voulaient ĂȘtre prophĂ©tiques 
Tu veux Ă©crire pour le temps. Moi, je crois que, dans cinquante ans, je serai parfaitement oubliĂ©e et peut-ĂȘtre durement mĂ©connue. C’est lĂ  la loi des choses qui ne sont pas de premier ordre, et je ne me suis jamais crue de premier ordre. Mon idĂ©e est plutĂŽt d’agir sur mes contemporains, ne fĂ»t-ce que sur quelques-uns, et de leur faire partager mon idĂ©e de douceur et de poĂ©sie
 ». On voit, par ces lignes, que la vanitĂ© n’était pas son fort. D’autre part, l’intĂ©rĂȘt Ă©veillĂ© par certaines de ses Ɠuvres est encore vivace et son souvenir loin de dĂ©serter la mĂ©moire des hommes. Elle eut pourtant pu tirer vanitĂ© des Ă©loges que lui prodiguĂšrent les plus illustres de ses contemporains. Nous connaissons ceux de Michelet et de Flaubert. Voici ceux de Victor Hugo. Ils ont leur prix mĂȘme si l’on tient compte de la courtoisie qui le poussait, aux compliments, surtout lorsqu’il s’adressait Ă  une femme. Voici ce qu’il lui avait Ă©crit le 8 fĂ©vrier 1870 
 Vous aurez dans l’avenir l’aurĂ©ole auguste de la femme qui a protĂ©gĂ© la Femme. Votre admirable Ɠuvre tout entiĂšre est un combat et ce qui est combat dans le prĂ©sent est la victoire dans l’avenir. Qui est avec le progrĂšs est avec la certitude. Ce qui attendrit lorsqu’on vous lit, c’est la sublimitĂ© de votre cƓur. Vous le dĂ©pensez tout entier en pensĂ©e, en philosophie, en sagesse, en raison, en enthousiasme. Aussi, quel puissant Ă©crivain vous ĂȘtes
 ». Flaubert reprend le sujet aprĂšs rĂ©ception de la lettre de George Sand 
Ne prenez pas au sĂ©rieux les exagĂ©rations de mon ire »  N’allez pas croire que je compte sur la postĂ©ritĂ© pour me venger de l’indiffĂ©rence de mes contemporains. J’ai voulu dire seulement ceci quand on ne s’adresse pas Ă  la foule, il est juste que la foule ne vous paie pas. C’est de l’économie politique. Or, je maintiens qu’une Ɠuvre d’art digne de ce nom et faite avec conscience ne peut se payer. Conclusion si l’artiste n’a pas de rentes, il doit crever de faim ! On trouve que l’écrivain, parce qu’il ne reçoit plus de pension des grands, est bien plus libre, plus noble. Toute sa noblesse sociale maintenant consiste Ă  ĂȘtre l’égal d’un Ă©picier
 ». Plusieurs longues lettres suivent dans lesquelles il traite de style, de composition ; elles sont du premier trimestre de l’annĂ©e 1876 et la derniĂšre expĂ©diĂ©e par George Sand Ă  Flaubert porte la date du 24 mars de cette mĂȘme annĂ©e. Il y est question des Rougon, de Zola, qui viennent de paraĂźtre, livre, dit-elle, qui est de grande valeur, un livre fort », comme tu dis, et digne d’ĂȘtre placĂ© au premier rang. Cela ne change rien Ă  ma maniĂšre de voir, que l’art doit ĂȘtre la recherche de la vĂ©ritĂ©, et que la vĂ©ritĂ© n’est pas que la peinture du mal ou du bien
 ». Le 8 juin suivant, elle s’éteignait dans sa soixante-douziĂšme annĂ©e. Flaubert vint Ă  ses obsĂšques, cela va sans dire et, comme bon nombre de ceux qui le coudoyaient, versa d’abondantes larmes. Dix jours plus tard, ayant reçu un mot de Maurice Sand, il lui rĂ©pondait 
Oui nous nous sommes compris lĂ -bas ! Et si je ne suis pas restĂ© plus longtemps, c’est que mes compagnons m’ont entraĂźnĂ©. Il m’a semblĂ© que j’enterrais ma mĂšre une seconde fois. Pauvre chĂšre grande femme ! Quel gĂ©nie et quel cƓur ! Mais rien ne lui a manquĂ©, ce n’est pas elle qu’il faut plaindre
 Et quand vous aurez Ă©tĂ© la rejoindre ; quand les arriĂšres petits-enfants de vos deux fillettes auront Ă©tĂ© la rejoindre eux-mĂȘmes, et qu’il ne sera plus question depuis longtemps des choses et des gens qui nous entourent — dans plusieurs siĂšcles — des cƓurs pareils aux nĂŽtres palpiteront par le sien ! On lira ses livres, c’est dire qu’on songera d’aprĂšs ses idĂ©es et qu’on aimera de son amour ! ». Ce magnifique panĂ©gyrique dictĂ© par un grand cƓur ne pouvait mieux convenir Ă  la femme et Ă  l’écrivain de grand cƓur que fut George Sand. Maurice Haloche. 1 Le 12 juin 1884 vente Bovet on adjugeait pour 105 francs la quittance 16 fĂ©vrier 1846 donnĂ©e par G. Sand Aur. Dupin Ă  ses Ă©diteurs Giroux et Vialat, d’une somme de francs pour son roman La Mare au Diable qui, disait Saint-Marc Girardin, fait partie des GĂ©orgiques » de la France ». 2 FĂ©lix Duquesnel. Souvenirs littĂ©raires, Paris, 1902. Nous ne doutons pas que Flaubert ait applaudi Ă  tout rompre. Mais n’y a-t-il pas lieu de penser que Duquesnel a brodĂ© » ? En effet l’auteur de Madame Bovary Ă©crit Ă  sa niĂšce, avant d’aller au spectacle 
Je vais ce soir Ă  la premiĂšre de la mĂšre Sand, dans la loge du Prince sic
 ». Mais il fut fortement Ă©mu ; Sand Ă©crivait Ă  ses enfants Flaubert Ă©tait Ă  cĂŽtĂ© de nous et pleurait comme une femme ». 3 Pauline de Flaugergues, poĂ©tesse qui vĂ©cut six ans avec Henri de La Touche qu’avait aimĂ©, avant elle, Marceline Desbordes Valmore. H. de La Touche Ă©tait mort en 1851 P. de Flaugergues vĂ©cut de son souvenir, uniquement Sur la force appuyĂ©e et la main dans la sienne J’ai marchĂ© sans effroi six ans dĂ©jĂ  passĂ©s. Que mon bras Ă  mon tour t’enlace et te soutienne Si la route, un moment, meurtrit tes pas lassĂ©s
 Les BruyĂšres », parues en 1854, contiennent des piĂšces dans lesquelles son cƓur de femme a fait entendre des notes d’un profond retentissement. DansHistoire de ma vie, George Sand Ă©crira Ă  son propos : « J’avais beaucoup dĂ©sirĂ© avoir une fille et, cependant, je n’éprouvais pas la joie que Maurice [son fils] m’avait donnĂ©e. » Et dans une lettre datĂ©e de 1847, Ă  son amie la cantatrice Pauline Viardot,
04h11 , le 31 juillet 2016 , modifiĂ© Ă  10h25 , le 21 juin 2017 Femme de lettres et de tĂȘte, amante aux multiples conquĂȘtes et mĂšre attentionnĂ©e, muse de la rĂ©volution de fĂ©vrier 1848 et chroniqueuse subtile des sentiments les plus intimes... George Sand aura Ă©tĂ© toutes ces femmes, une et multiple, moderne avant l'heure, libre et obstinĂ©e. Une rebelle absolue et une scandaleuse avec pour seuls guides ses Ă©lans du cƓur et ses convictions d'Histoire retrace le parcours hors normes de la premiĂšre femme auteure de 70 livres Ă  travers un documentaire nourri de nombreuses interviews romanciers, historiens, journalistes, des extraits de tĂ©lĂ©films et des visites guidĂ©es dans les lieux de vie de l'Ă©crivaine. Le documentaire prĂ©sentĂ© par StĂ©phane Bern revient longuement sur la jeunesse de la jeune Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant. Une enfance Ă  la fois heureuse et accidentĂ©e, marquĂ©e par la mort de son pĂšre officier. AbandonnĂ©e par sa mĂšre, elle sera Ă©levĂ©e par une grand-mĂšre paternelle inconsolable. Au point d'appeler sa petite-fille "mon fils", et de lui accorder une libertĂ© alors rĂ©servĂ©e aux et cigarette, un look de scandaleuseC'est Ă  cette Ă©poque qu'elle rencontre la littĂ©rature et dĂ©vore la bibliothĂšque familiale. Avant de devenir George Sand la rebelle, qui appartenait Ă  un "troisiĂšme sexe", dixit Gustave Flaubert, Aurore Dupin aura Ă©tĂ© l'Ă©pouse modĂšle d'un notable qu'elle quittera assez vite, toujours guidĂ©e par ses dĂ©sirs d' son jeune amant Jules Sandeau, elle monte dans un Paris en pleine effervescence culturelle et commence Ă  Ă©crire ses premiers articles dans Le Figaro, anonymement comme toute femme Ă  l'Ă©poque. Elle accĂšde Ă  la notoriĂ©tĂ© en 1832, avec son premier roman, Indiana, signĂ© sous le nom George Sand empruntĂ© Ă  son amant de l'Ă©poque. Un livre-manifeste sur la condition fĂ©minine en France, pays oĂč le Code civil affirme que la femme est la propriĂ©tĂ© de l'homme "comme le fruitier est celle du jardinier". Sa carriĂšre est devient la protĂ©gĂ©e de Balzac et du tout-Paris fascinĂ© par cette petite femme d'un m aux yeux noirs, qui troque volontiers les robes inconfortables de l'Ă©poque contre une redingote noire, et enchaĂźne les aventures amoureuses avec Alfred de Musset, Chopin et tant d'autres... George Sand se comporte comme un homme, rompt quand la flamme s'Ă©teint pour la rallumer dans les bras d'un autre. Si elle a collectionnĂ© les aventures avec de grands artistes, le dernier homme de sa vie sera Alexandre Manceau, un ouvrier dĂ©cĂ©dĂ© Ă  47 ans d'une tuberculose, comme autre passion sera la politique. Elle sera de tous les combats pour la justice et l'Ă©quitĂ©, armĂ©e de sa plume, au point de devenir la muse de la rĂ©volution de 1848, puis de la Seconde RĂ©publique. George Sand fonde le journal La Cause du peuple, conseille Ledru-Rollin et Ă©crit ses discours, mais condamne la dĂ©cision d'envoyer l'armĂ©e pour mater la rĂ©volte populaire "Je ne crois pas Ă  une RĂ©publique qui tue ses prolĂ©taires", Ă©crira-t-elle depuis son refuge de Nohant, oĂč elle s'adonne avec passion Ă  la littĂ©rature, s'occupe de ses deux petites-filles et concocte des confitures... C'est lĂ , dans sa chambre bleue restĂ©e intacte, qu'elle tirera sa rĂ©vĂ©rence Ă  l'Ăąge de 72 d’Histoire George Sand, libre et passionnĂ©e, mardi Ă  20h55, France JDD papier
MauriceSand. (1823-1889) fils de George Sand. Il Ă©tait le premier enfant de George Sand et celui qui lui fut le plus attachĂ©. Il vĂ©cut toujours auprĂšs d'elle. La nature l'avait dotĂ© de plusieurs talents, pour le dessin et la peinture (il fut Ă©lĂšve de Delacroix), pour la littĂ©rature mais aussi pour la science (gĂ©ologie et biologie). RĂ©sultat SAND George 1804-1876 Lot n° 692 Lot n° 692 Estimation 1500 - 2000 EUR SAND George 1804-1876 Lettre autographe adressĂ©e Ă  son fils Maurice [La ChĂątre 17 mai 1836], 4 pages grand in-4 Ă  l'encre. DĂ©chirure centrale et lĂ©ger manque de papier et de texteBelle lettre de mise en garde de GeorgeSand Ă  son fils Maurice, curieusement en contradiction avec les aventures romantiques et passionnĂ©es de l' autographe indiquant George Sand Ă  son fils Maurice. Brouillon autographe».George Sand Ă  cette Ă©poque avait dĂ©jĂ  connu plusieurs amants avec qui elle vivait Ă  chaque fois une passion sensuelle et elle se devait de dicter une conduite modĂšle Ă  son fils pensionnaire. Elle rĂ©pond Ă  son courrier adressĂ© le 15 mai 1836 et dans lequel il se plaint des railleries de ses camarades envers sa mĂšre parce que tu es une femme qui Ă©crit ... ils te nomment, je ne pourrai pas te dire le mot parce qu'il est trop vilain, P... je te le dis malgrĂ© moi».Mon cher enfant, le collĂšge est une prison, et les pions des tyrans. Mais tu vois que l'humanitĂ© est si corrompue, si grossiĂšre qu'il faut la mener avec le fouet et les vois que tes camarades ont dĂ©jĂ  perdu l'innocence de leur Ăąge, et que sans un joug sĂ©vĂšre, ils se livreraient Ă  des vices honteux ... il ne faut pas t'en Ă©tonner, mais t'en affliger».La vie est une guerre. Souviens-toi que je t'ai Ă©levĂ© dans des idĂ©es de chastetĂ© ... souviens- toi de la confiance sans bornes que j'ai toujours eue en toi ... je t'ai confiĂ© ta soeur dĂšs le jour de sa naissance. Je te l'ai donnĂ©e pour filleule, afin de te faire comprendre que tu dois exercer sur elle, une espĂšce de paternitĂ©, tu dois ĂȘtre son soutien, son conseil, son dĂ©fenseur». Elle mentionne son ex-mari, le baron Dudevant ton pĂšre veut que tu sois Ă©levĂ© au collĂšge ... il a raison. Tout ce que tu souffres est nĂ©cessaire pour que tu sois un homme, pour que tu apprennes Ă  discerner le bien d'avec le mal, la vraie joie d'avec la peine. Il faut que tu t'habitues Ă  voir combien les hommes sont Ă©garĂ©s, et qu Mes ordres d'achat Informations sur la vente Conditions de vente Retourner au catalogue

Lettreautographe, non signée, à son fils Maurice. [Novembre 1843]. Details. SAND, George (1804-1876). Lettre autographe, non signée, à son fils Maurice. [Novembre 1843]. 4 pages in-12 (205 x 133 mm). Encre brune sur papier au

[Lamartine], jĂ©suite naĂŻf, espĂšce de Lafayette qui veut ĂȘtre prĂ©sident de la RĂ©publique, et qui en viendra Ă  bout [
] parce qu’il mĂ©nage toutes les idĂ©es et tous les hommes, sans croire Ă  aucune idĂ©e et sans aimer aucun homme. George Sand, lettre Ă  son fils Maurice, fin avril 1848. AprĂšs la difficile annĂ©e 1847 rupture avec Chopin, difficultĂ©s du couple que forme sa fille Solange avec le sculpteur ClĂ©singer, 1848 est, Ă  plusieurs titres, une annĂ©e cruciale pour George Sand elle vient de se mettre Ă  l’écriture de l’Histoire de ma vie ; elle s’engage corps et Ăąme dans la rĂ©volution, et, aprĂšs le 15 mai, s’en retire profondĂ©ment dĂ©couragĂ©e ; elle ne composera plus ensuite de ses romans socialistes » comme Le Compagnon du Tour de France 1840, Horace 1841, La Comtesse de Rudolfstadt 1843, Jeanne 1844, Le Meunier d’Angibault 1845, ou Le PĂ©chĂ© de Monsieur Antoine 1847. Ce sont l’avocat Michel de Bourges et Pierre Leroux qui l’ont initiĂ©e au socialisme Ă  la fin des annĂ©es 1830. Elle a fondĂ© avec ce dernier La Revue indĂ©pendante en 1841. Deux ans plus tard, Leroux s’est installĂ© comme imprimeur Ă  Boussac, non loin de Nohant, et y a créé une communautĂ© socialiste. Il y imprimait aussi L’Éclaireur de l’Indre, créé par Sand en 1843 [1]. Elle s’est ainsi forgĂ©e peu Ă  peu une doctrine sociale, chrĂ©tienne et utopique qui prĂŽne la crĂ©ation de communautĂ©s fraternelles pour dĂ©passer les antagonismes de classes. En 1847-1848, elle s’éloigne de Leroux qu’elle soutient matĂ©riellement depuis des annĂ©es mais qui lui semble maintenant vivre un peu en parasite. Elle dit de lui Entre le gĂ©nie et l’aberration, il y a souvent l’épaisseur d’un cheveu » lettre du 22 janvier 1848 Ă  Mazzini. Leroux est Ă©lu Ă  l’AssemblĂ©e Ă  Paris en juin 1848 et s’attire les moqueries de la presse par son accoutrement et sa maladresse. Il est davantage un homme de rĂ©flexion que d’action. Sand s’est rapprochĂ©e de Louis Blanc et collabore Ă  La RĂ©forme de Ledru-Rollin. AussitĂŽt aprĂšs la rĂ©volution, elle arrive Ă  Paris le 1er mars, inquiĂšte, Ă  la recherche de son fils Maurice qu’elle retrouve sain et sauf. Elle retourne Ă  Nohant du 8 au 21, pour regagner ensuite la capitale, crĂ©ant l’hebdomadaire La Cause du peuple et rĂ©digeant jusqu’au 29 avril, sans les signer, des articles pour le Bulletin de la RĂ©publique, oĂč elle tente de convaincre les campagnes de payer l’impĂŽt rĂ©publicain et de voter pour la RĂ©publique. Son adresse est alors le 8 rue de CondĂ©, chez Maurice. Le 16 avril, le 15 mai et juin 1848 provoquent la ruine de ses espoirs de rĂ©volution sociale. Elle s’éloigne du gouvernement, qu’elle assimile Ă  un pouvoir bourgeois. Elle repart Ă  Nohant le 17 mai au soir. Elle a attendu deux jours aprĂšs le 15, s’attendant Ă  ĂȘtre arrĂȘtĂ©e mais ne voulant pas donner l’impression qu’elle fuit. AprĂšs son retrait du Bulletin et l’échec de La Cause du peuple, elle collabore Ă  La Vraie RĂ©publique du socialiste ThorĂ©. Elle Ă©crit Ă  un cousin le 20 mai Les meneurs de la vĂ©ritable idĂ©e sociale ne sont guĂšre plus Ă©clairĂ©s que ceux qu’ils combattent et jouent trop la partie Ă  leur profit. [
] [Le peuple] manque de guides Ă  la hauteur de leur mission ». En juillet, elle partage la tristesse de Lamennais, et l’exprime en particulier Ă  son Ă©diteur Hetzel. Le 1er juin 1848, elle reprend la rĂ©daction de Histoire de ma vie, dont la publication commence Ă  l’automne 1854 dans La Presse de Girardin elle aurait pu commencer plus tĂŽt, mais l’éditeur craignait la censure impĂ©riale. Sand ne s’épanche sur 1848 ni dans ces mĂ©moires, ni ailleurs dans son Ɠuvre, se contentant de l’évoquer dans la prĂ©face de La Petite Fadette, composĂ©e en aoĂ»t 1848. Elle Ă©crit le 22 dĂ©cembre dans La RĂ©forme Le peuple n’est pas politique. [
] Mais un peu de patience. Dans peu de temps, le peuple sera socialiste et politique, et il faudra bien que la rĂ©publique soit Ă  son tour l’un et l’autre ». Elle pense maintenant que seules la patience, la sagesse et la raison permettront au peuple d’évoluer vers la rĂ©publique sociale. Il lui faudra attendre 23 ans pour que la Commune de Paris confirme cette prophĂ©tie. Mais la rĂ©volution sociale se heurte alors Ă  l’incomprĂ©hension de Sand, sinon Ă  sa haine. InfluencĂ©e par Flaubert, Dumas Fils et d’autres, elle ira mĂȘme jusqu’à attaquer Hugo pour sa clĂ©mence envers les Communards.[1] La politique de L’Éclaireur se rapprochait de celle du journal parisien La RĂ©forme, sur lequel rĂ©gnait Ledru-Rollin, avocat de verve facile, de belle prestance, au sourire aimable, mais paresseux et assez opportuniste, car il avait fait un mariage riche et courait les femmes AndrĂ© Maurois, LĂ©lia ou la vie de George Sand.

ClaudeSchopp, grand spécialiste d'Alexandre Dumas et Thierry Bodin spécialiste de lettres et manuscrits autographes, sont invités par Philippe Garbit pour évoquer la correspondance entre George Sand et Alexandre Dumas, pÚre et fils.Cette correspondance a été éditée chez Phébus. Thierry Bodin se consacre depuis plusieurs années aux lettres de George

Objectifs Saisir les caractĂ©ristiques du genre Ă©pistolaire ; connaĂźtre un auteur majeur du genre Ă©pistolaire... 1. L'auteur George Sand 1804-1876 ‱ Du journalisme au succĂšs littĂ©raire Amantine Aurore Lucile Dupin est nĂ©e Ă  Paris en 1804. Elle est d’ascendance populaire et aristocratique ce qui la marque profondĂ©ment dans son engagement politique. Orpheline de pĂšre trĂšs tĂŽt, elle est Ă©levĂ©e Ă  la campagne, chez sa grand-mĂšre paternelle, Ă  Nohant. A 18 ans, elle Ă©pouse le baron et lui donne deux enfants. Neuf ans plus tard, elle le quitte avec un jeune amant Jules Sandeau et commence avec lui, une carriĂšre de journaliste sous le pseudonyme commun J. Sand. Lorsqu’elle publie son premier roman seule, Indiana, 1832 elle signe George Sand. Le succĂšs ne tarde pas Ă  venir avec LĂ©lia, en 1833. ‱ Le scandale - Attitude et opinions politiquesComme de nombreux auteurs femmes, George prend un pseudonyme masculin et se vĂȘt en homme par Ă©conomie et pour forcer l’accĂšs aux milieux interdits aux femmes au théùtre ou bibliothĂšques restreintes
 Elle impose une libertĂ© d'esprit et de mƓurs, un fĂ©minisme farouche qui fait peur. Elle se rĂ©volte contre les conventions sociales, engagĂ©e vers la rĂ©habilitation de la femme, en faveur des ouvriers et des pauvres, contre la royautĂ© et pour la RĂ©publique. George Sand s’intĂ©resse aux pensĂ©es socialistes et dĂ©mocratiques, comme en tĂ©moigne le Compagnon du tour de France 1840 et Consuelo 1842. ParticuliĂšrement engagĂ©e, elle cĂŽtoie les grands dĂ©mocrates de l’époque mais l’échec de la RĂ©volution la déçoit profondĂ©ment. Elle se retire alors Ă  Nohant et poursuit sa sĂ©rie d’Ɠuvres champĂȘtres optimistes, inspirĂ©es de son enfance La Mare au diable 1846 ; François le Champi 1848, La Petite Fadette 1849 et Les MaĂźtres sonneurs 1853. - Vie sentimentaleElle eut de nombreux amants, et passions qui l'influencĂšrent considĂ©rablement l’écrivain archĂ©ologue Prosper MĂ©rimĂ©e, le poĂšte Alfred de Musset, l'avocat Michel de Bourges, la comĂ©dienne Marie Dorval, le musicien FrĂ©dĂ©ric Chopin
 Elle s'installe dans une relation apaisĂ©e avec un ami de son fils Maurice, Alexandre Manceau. Elle partage une amitiĂ© Ă©pistolaire avec Gustave Flaubert. Une immense correspondance inspirĂ©e par ses passions nourrit l'Ă©pistolaire français, prĂ©sentant les plus belles lettres d’amour du genre
 ‱ Les derniĂšres annĂ©esElle n’arrĂȘte pas d’écrire jusqu’à sa mort survenue en 1876. 2. L'oeuvre Ă©pistolaire La Correspondance de George Sand, Ă©ditĂ©e par Georges Lubin, tĂ©moigne de la vie d’une Ă©crivaine sur son vĂ©cu, ses amours, ses engagements politiques et ses choix esthĂ©tiques, son art et les contraintes de l’édition... Elle comporte 25 volumes d’une qualitĂ© littĂ©raire indĂ©niables et prĂšs de 2000 correspondants. a. Les lettres d'amour George Sand dit son amour, divulgue sa vie privĂ©e dans le genre autobiographique mais aussi et surtout dans ses lettres. Exemple Avec le poĂšte Musset, les Ă©crivains font confidence au public de leur vie intime, de l’aveu romantique de la passion jusqu’à la dĂ©clamation du dĂ©sir, de leur sĂ©jour mythique Ă  Venise jusqu’aux affres que cause leur sĂ©paration
 De nombreux Ă©changes entre les amants tumultueux ont Ă©tĂ© rééditĂ©s, jusqu’à certaines lettres codĂ©es dans lesquelles on peut dĂ©crypter en ne lisant qu’une ligne sur deux, ou encore seulement le premier mot de chaque ligne, une invitation Ă  une nuit d’amour. De la lettre romantique et sentimentale, on lit une expression plus sensuelle
 b. La rĂ©flexion artistique et esthĂ©tique George Sand partage dans ses Ă©changes des rĂ©flexions sur son art et quelques textes sont des documents relatifs Ă  ses choix esthĂ©tiques, comme par exemple dans Lettre d’un voyageur. L’ensemble des lettres constitue un panorama descriptif, une expĂ©rience de transposition de tableaux et paysages italiens qui s’animent dans une vision romantique du paysage. c. L'engagement politique Les lettres de Sand tĂ©moignent de son engagement idĂ©ologique et politique. AprĂšs la RĂ©volution de fĂ©vrier 1848, elle s’implique politiquement dans l’espoir de parvenir Ă  l’abolition des inĂ©galitĂ©s sociales. Exemple A Maurice Me voilĂ  occupĂ©e comme un homme d’État. J’ai fait deux circulaires gouvernementales aujourd’hui
 J’ai le cƓur plein et la tĂȘte en feu. Tous mes maux physiques, toutes mes douleurs personnelles sont oubliĂ©s. Je vis, je suis forte, je suis active, je n’ai plus que vingt ans ». Dans de nombreuses lettres, elle dit son appartenance au peuple. De mĂȘme elle fait part de son dĂ©sir d’émancipation pour la femme, C’est une femme moderne, fĂ©ministe avant l’heure. Elle Ă©crit, dans une lettre Ă  Flaubert Il n’y a qu’un sexe. Un homme et une femme, c’est si bien la mĂȘme chose, que l’on ne comprend guĂšre les tas de distinctions et raisonnements subtils dont se sont nourries les sociĂ©tĂ©s sur ce chapitre-lĂ . » L'essentiel Les lettres de George Sand remplissent diverses fonctions une fonction expressive et affective lorsqu’il s’agit de dĂ©voiler ses sentiments, mais aussi descriptive lorsqu’il s’agit de tĂ©moigner d’une perception romantique d’un lieu ou encore argumentative lorsqu’il s’agit de convaincre d’une idĂ©ologie
 Vous avez dĂ©jĂ  mis une note Ă  ce cours. DĂ©couvrez les autres cours offerts par Maxicours ! DĂ©couvrez Maxicours Comment as-tu trouvĂ© ce cours ? Évalue ce cours ! 25 Lettre du 6 juin 1865 Ă  son fils, inĂ©dite, B. H. V. P., Fonds Sand, G 1982. 26. Archives Nationales, MusĂ©e de l'Histoire de France, publiĂ© par Pierre Labracherie, Europe, juin-juillet 1954, p. 185. Il est exact que l'actrice Ă©tait Ă  Nohant en mĂȘme temps que le Prince dont elle Ă©tait la maĂźtresse depuis quelques annĂ©es. Leur
C’est la tumultueuse et impĂ©tueuse George Sand que l’on retrouve grĂące Ă  un texte que lui consacre Evelyne Bloch-Dano,Le dernier amour de George Sand Grasset. Alexandre Manceau Ă©tait graveur et ami de Maurice Dupin, le fils de Georges Sand. Pour Manceau, George quittera Nohant qu’elle laissera Ă  son fils les relations avec sa fille Solange Ă©tant bien plus compliquĂ©es, pour protĂ©ger et soigner le dernier homme qui mourra, comme Chopin, emportĂ© par la tuberculose. Mais c’est surtout l’incroyable vivacitĂ© de pensĂ©e et d’écriture de Sand, rebelle, courageuse et totalement dĂ©vouĂ©e Ă  ses amis de la rĂ©volution de 48 que l’on dĂ©couvre Ă  travers le texte d’Evelyne Bloch-Dano et Ă  travers Histoire de ma vie, l’autobiographie Ă©crite pendant cinq ans par George Sand. Une histoire oĂč Alexandre Manceau n’est pas mentionnĂ©, car elle l’a Ă©crit du vivant de l’artiste et aucun vivant ne devait apparaĂźtre dans ce livre qui est son chef d’Ɠuvre. Portrait d’une femme libre avant l’heure, partagĂ©e entre ses origines populaires sa mĂšre et son Ă©ducation aristocratique sa grand-mĂšre qui lui lĂšgue Nohant oĂč elle repose aujourd’hui. RĂ©alisation Pascale Tison, Par OuĂŻ-dire__________________________________ George Sand Ă©tait mĂ©decin au village Ă  Nohant, elle cuisinait, recevait, jouait de la harpe, et dessinait magnifiquement. Elle fut une grand-mĂšre parfaite mais une mĂšre un peu moins aboutie notamment avec sa fille Solange qui lui Ă©chappa dĂšs l’enfance. Elle reste surtout, avec Histoire de ma vie, son incroyable correspondance de lettres avec les plus grands artistes du temps Flaubert et Delacroix, par exemple, et ses romans campagnards qu’elle appelait ses bergeries, l’une des femmes Ă©crivains les plus importantes que l’histoire ait connues. Evelyne Bloch-Dano, auteur du Dernier amour de George Sand Grasset, 2010, parle d’elle comme d’une contemporaine en mettant en avant la libertĂ© d’esprit qui la Histoire de ma vie Édition de Martine Reid, Collection Quarto, Gallimard 2004 À 42 ans, en avril 1847, George Sand commence Histoire de ma vie dont la rĂ©daction prendra huit ans. Somme mĂ©connue, cet incontestable chef-d'Ɠuvre raconte comment Aurore Dupin est devenue Ă©crivain sous le nom de George Sand. Mais il se prĂ©sente aussi comme une quĂȘte des origines d'une modernitĂ© exceptionnelle. Sand rappelle qu'elle est arriĂšre-petite-fille du marĂ©chal de Saxe par son pĂšre et fille du peuple par sa mĂšre. Avec une rare luciditĂ©, elle analyse le "devenir soi" d'un caractĂšre, rappelle sa petite enfance Ă  Nohant, les conflits familiaux qui la dĂ©chirent, les tensions qui habitent une famille brisĂ©e par la mort du pĂšre, la grande mĂ©lancolie qui s'ensuit jusqu'Ă  sa tentative de suicide Ă  17 ans. Si elle Ă©voque admirablement le passĂ©, Sand sait aussi dire le prĂ©sent et l'avenir elle expose ses vues sur le devenir de la sociĂ©tĂ©, le rĂŽle de la religion, la condition des femmes. Histoire de ma vie reste un modĂšle de vivacitĂ© et de courage, de franchise et de dĂ©termination. George Sand fonde un genre l'autobiographie au fĂ©minin. ______________________________________________________ PARTAGERSur le mĂȘme sujetArticles recommandĂ©s pour vous
\n\n\n lettre de george sand Ă  son fils
GeorgeSand fut une voyageuse prĂ©coce puisque, dĂšs l’ñge de quatre ans, elle accompagna sa mĂšre en Espagne, oĂč son pĂšre Ă©tait aide de camp de Murat. On trouve dans ses Ɠuvres autobiographiques des Ă©bauches d’un Voyage en Espagne1, publiĂ© de façon posthume et des fragments, Ă©galement posthumes, d’un Voyage en Auvergne2 effectuĂ© en 1827 avec son mari
Bonjour, J`ai trouvĂ© l’information que Gustave Flaubert avait Ă©crit Un Coeur simple » pour George Sand, mais je n’arrive pas Ă  le vĂ©rifier. Pourriez-vous me dire si cela est vrai ou quelle est la vĂ©ritĂ©? RĂ©ponse de Thierry Derigny Flaubert a Ă©crit Un Coeur simple de mars Ă  aoĂ»t 1976, soit peu de temps avant la mort de George Sand le 8 septembre. Ils avaient eu au dĂ©but de l’annĂ©e un Ă©change de lettres sur la place des idĂ©es personnelles de l’écrivain dans un roman. GS lui Ă©crivait tu te bornes Ă  peindre [les destinĂ©es] en cachant ton sentiment pesonnel avec grand soin par systĂšme Correspondance Flaubert-George Sand par Alphonse Jacobs, Edition Flammarion, 1981, lettre 418 du 18 et 19 dĂ©cembre 1875. Flaubert lui rĂ©pond le 31 dĂ©cembre je crois qu’on ne doit rien montrer [de ses convictions] et que l’Artiste ne doit pas plus apparaĂźtre dans son oeuvre que Dieu dans la nature
 mais je rĂ©clame des conseils ! et j’attends vos jugements. Le 12 janvier 1876, George Sand lui rĂ©pond J’ai dĂ©jĂ  combattu ton hĂ©rĂ©sie favorite, qui est que l’on Ă©crit pour vingt personnes intelligentes et qu’on se fiche du reste. Dans le choix du sujet et le traitement qu’il en fait, Flaubert a de toute Ă©vidence Ă©tĂ© influencĂ© par les conseils de George Sand, et les sympathies ou les dĂ©testations de Flaubert se laissent clairement deviner dans ce conte, parfaitement intelligible pour le public, qui lui fit d’ailleurs un accueil trĂšs favorable. En travaillant sur Un Coeur Simple, Flaubert avait toujours en tĂȘte l’idĂ©e de lui prouver qu’il Ă©tait capable de montrer de la sympathie envers ses personnages. Son projet tourna court parce qu’elle mourut avant de pouvoir lire la nouvelle qu’il lui avait dĂ©diĂ©e, comme il Ă©crivit Ă  son fils, Maurice J’avais commencĂ© Un Coeur Simple Ă  son intention exclusive, uniquement pour lui plaire. » Extrait de Comparaisons et contraste entre Madame bovary et George Sand, par Nigel Printki, site Flaubert de l’UniversitĂ© de Rouen
Alfredde Musset et George Sand, dessins par Alfred de Musset est un opuscule publiĂ© en 1896 par un spĂ©cialiste de l'oeuvre d'Alfred de Musset et notaire Ă  Paris (1857) : Maurice Clouard. C'est ainsi avec la prĂ©cision du notaire qu'il relate avec dĂ©tails et le souci de la vĂ©ritĂ© historique Accueil Galerie Galerie George Sand Galerie Nohant autrefois Galerie Nohant Galerie Nohant intĂ©rieur Mes livres George Sand Maurice Sand Aurore Sand Autres auteurs Mes thĂšmes Archives Archives manuscrites Coupures de journaux Coupures de journaux part2 Catalogues d’exposition Contact et liens Mes thĂšmes Archives Archives manuscrites Coupures de journaux Coupures de journaux part2 Catalogues d’exposition Contact et liens Cest la trompette de la rĂ©volution de FĂ©vrier. RessuscitĂ©e, galvanisĂ©e, George Sand est accourue auprĂšs de ses amis, pour les seconder. C’est de Paris qu’elle envoie Ă  son poĂšte, — pardon ! au « citoyen » Poncy, — des lettres enflammĂ©es qui ressemblent J’ai Ă©crit Ă  tous mes amis de ne pas venir avant quatre heures, parce que je travaille la nuit, je me lĂšve tard et je n’aime pas trop Ă  ĂȘtre entourĂ©e de monde quand je passe ma chemise », prĂ©vient George Sand Correspondance, 1837. À Nohant, elle avait Ă  une Ă©poque pris l’habitude de s’installer dans l’ancien boudoir de sa grand-mĂšre, au rez-de-chaussĂ©e parce qu’il n’y avait qu’une porte et que ce n’était un passage pour personne, sous aucun prĂ©texte que ce fut, justifie-t-elle dans Histoire de ma vie. Mes deux enfants Maurice, 1823-1860 et Solange, 1828-1899, NDLR occupaient la grande chambre attenante. Je les entendais respirer et je pouvais veiller sans troubler leur sommeil [
] Je faisais mon bureau d’une armoire qui s’ouvrait en maniĂšre de secrĂ©taire. » L’endroit Ă©tait petit, exigu, mais elle pouvait y noircir le papier Ă  son aise. J’ai Ă©crit Ă  tous mes amis de ne pas venir avant quatre heures, parce que je travaille la nuit, je me lĂšve tard et je n’aime pas trop Ă  ĂȘtre entourĂ©e de monde quand je passe ma chemise » George Sand En dĂ©pit – ou Ă  cause – de ses habitudes de travail nocturne, George Sand Ă©tait une hĂŽtesse accomodante, aimant Ă  recevoir dans cette maison hĂ©ritĂ© de sa grand-mĂšre et dont son divorce, en 1836, lui a enfin laissĂ© la pleine propriĂ©tĂ©. Pourtant, le Berry semble bien loin, vu de Paris. Voyons, un peu de courage, Ă©crit-elle Ă  son ami Gustave Flaubert Correspondance, 1867. On part de Paris Ă  9 heures et quart du matin, on arrive Ă  4 Ă  ChĂąteauroux, on trouve ma voiture et on est ici Ă  6 pour dĂźner. Ce n’est pas le diable, on vit entre soi comme de bons ours?; on ne s’habille pas, on ne se gĂȘne pas et on s’aime bien. Dis oui. » Comme lui, de nombreux artistes seront reçus Ă  Nohant au fil des annĂ©es, d’EugĂšne Delacroix Ă  HonorĂ© de Balzac, de ThĂ©ophile Gauthier Ă  Ivan Tourgueniev, en passant par Franz Liszt et Marie d’Agoult, qui prĂ©senteront FrĂ©dĂ©ric Chopin Ă  George Sand. Les journĂ©es s’organisent simplement. Le matin, pendant que la maĂźtresse de maison dort, chacun vaque Ă  ses occupations. On se retrouve en fin de journĂ©e pour le dĂźner et les divertissements. Recevez par mail notre newsletter loisirs et retrouvez les idĂ©es de sorties et d'activitĂ©s dans votre rĂ©gion. Auguste Charpentier a sĂ©journĂ© Ă  Nohant en 1838 et y a rĂ©alisĂ© ce portrait de George Sand, dont l'original se trouve Ă  Paris. On mĂšne ici l’existence la plus heureuse et la plus libre possible », commente en 1838 le jeune peintre Auguste Charpentier. Lors de ce sĂ©jour Ă  Nohant, il rĂ©alise le trĂšs beau portrait dont une copie trĂŽne aujourd’hui dans le salon de la maison. De George Sand, il Ă©crit Ă  sa tante, avec enthousiasme, que c’est la plus admirable tĂȘte que l’on puisse voir, et je ne suis pas encore revenu de ma premiĂšre impression. Je commence son portrait demain seulement, j’ai voulu avant passer une journĂ©e pour Ă©tudier son admirable personne. » L’original du tableau se trouve au musĂ©e de la Vie Romantique, Ă  Paris. La maison Pleyel envoyait un piano chaque Ă©tĂ© pour Chopin Venu en 1842 se reposer Ă  Nohant, le peintre EugĂšne Delacroix 1798-1863, lui, est saisi par l’inspiration lors d’une promenade, en voyant une vieille fermiĂšre et sa petite-fille. J’ai pu les regarder tout Ă  mon aise derriĂšre un buisson oĂč elles ne me voyaient pas, raconte-t-il. La vieille avait une main posĂ©e sur l’épaule de l’enfant, qui prenait attentivement une leçon de lecture. » Il offre le tableau, intitulĂ© L’Éducation de la Vierge, Ă  George Sand. On peut aujourd’hui le voir au musĂ©e EugĂšne-Delacroix, Ă  Paris. Une copie, rĂ©alisĂ©e par Maurice Sand, fut accrochĂ©e dans l’église Sainte-Anne de Nohant. L'Education de la Vierge, d'EugĂšne Delacroix. C’est aussi Ă  EugĂšne Delacroix que l’on doit le double portrait de Sand Ă©coutant Chopin au piano, rĂ©alisĂ© au dĂ©but de leur liaison, en 1838. Entre 1839 et 1846, le compositeur passera sept Ă©tĂ©s Ă  Nohant. À chacun de ses sĂ©jours, la maison Pleyel fait livrer un piano, et le rĂ©cupĂšre la saison finie. C’est lĂ , derriĂšre les portes capitonnĂ©es de sa grande chambre, Ă  l’étage, que vont naĂźtre de nombreuse Ɠuvres et chefs-d’Ɠuvre. Tous les ans, aux mois de juin et juillet, le Nohant festival Chopin rappelle le souvenir de ces Ă©tĂ©s dĂ©diĂ©s Ă  la musique, en donnant Ă  entendre des pianistes connus et de jeunes talents. Venu au dĂ©part pour rĂ©aliser les bustes de George Sand et de sa fille, en 1847, le sculpteur Auguste ClĂ©singer tombe amoureux de Solange et l’épouse, au grand dam de sa mĂšre. Lorsqu’une grosse dispute Ă©clate entre le couple et sa compagne, quelques mois plus tard, FrĂ©dĂ©ric Chopin prend le parti de Solange. AprĂšs avoir coupĂ© les ponts avec sa fille, George Sand rompt avec lui. Elle retrouve l’amour fin 1849, lorsque son fils, Maurice, lui prĂ©sente un ami graveur et auteur dramatique, Alexandre Manceau. Il a trente-deux ans, elle, quarante-cinq. Il sera son dernier amour et ils resteront ensemble jusqu’à la mort de Manceau, en 1865. Quelque temps avant leur rencontre, on avait commencĂ© Ă  faire du théùtre dans le salon de Nohant. Rapidement, ce loisir a pris de la place et George Sand a voulu le doter d’un lieu adaptĂ©. Restauration du théùtre du domaine de George Sand, maison de George Sand Ă  Nohant-Vic dans l'Indre, dĂ©cors de serre, patrimoine, le 04-02-22 Ă  Nohant Vic, photos Pierrick Delobelle Un vrai théùtre au rez-de-chaussĂ©e de la maison C’est ainsi qu’est nĂ© le théùtre amĂ©nagĂ© au rez-de-chaussĂ©e de la maison. Comme Maurice, Auguste Manceau s’est beaucoup investi dans cette activitĂ©, montant sur scĂšne, aidant Ă  la confection des dĂ©cors
 Entre 1846 et 1861, 150 piĂšces ont Ă©tĂ© jouĂ©es dans le théùtre, qui pouvait accueillir une soixantaine de spectateurs. Il vient d’ĂȘtre restaurĂ© et habillĂ© d’un dĂ©cor de serre, celui-lĂ  mĂȘme utilisĂ© lors de la derniĂšre reprĂ©sentation théùtrale donnĂ©e Ă  Nohant, en 1863 Datura Fabiosa, une piĂšce inspirĂ©e Ă  George Sand par un conte d’Hoffmann. Pratique. La domaine de George Sand est ouvert tous les jours de 9h30 Ă  13 heures et de 14 heures Ă  18h30. Parcours littĂ©raire Ă  la dĂ©couverte du jardin au travers de textes de George Sand sur le thĂšme des arbres. À partir de ces textes, tous les mercredis, jeu de piste en famille livret Ă  demander Ă  la boutique. Visite commentĂ©e uniquement de la maison Ă  10h15, 11h15, 14h30, 15h30, 16h30, 17h30. Tarif 8 euros; gratuit pour les moins de 18 ans. Renseignements au ; Quelques repĂšres historiques Biographie Famille. Elle est nĂ©e Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, le 1er juillet 1804, Ă  Paris, de Maurice Dupin de Francueil et de Sophie-Victoire Delaborde. AprĂšs la mort de son pĂšre, le 18 septembre 1808, elle passe son enfance Ă  Nohant auprĂšs de sa grand-mĂšre, Marie-Aurore Dupin de Francueil, petite-fille du marĂ©chal de Saxe, dĂ©cĂ©dĂ©e le 26 dĂ©cembre 1821. ESTIVITES le Cher littĂ©raire, reportage Ă  la maison de George Sand Ă  Nohant-Vic, Ă©crivaine, romanciĂšre, dramaturge, Aurore Dupin, famille Sand, le 08-07-19 au chĂąteau de Nohant, photos Pierrick Delobelle Elle conservera toute sa vie un fort attachement Ă  la demeure familiale, Ă  la nature, au Berry, cadre de plusieurs de ses romans, et Ă  ses habitants. Mariage. Elle Ă©pouse François Casimir Dudevant, avocat Ă  la cour royale, Ă  Paris, le 17 septembre 1822. Ce mariage la libĂšre de la tutelle de sa mĂšre, mais n’ouvre pas pour autant les portes de la libertĂ© Ă  la nouvelle baronne Dudevant. TrĂšs vite, les Ă©poux se dĂ©chirent. Le 16 fĂ©vrier 1836, aprĂšs une longue procĂ©dure menĂ©e par l’avocat Michel de Bourges pseudonyme de Louis Michel, leur sĂ©paration est prononcĂ©e en sa faveur par le tribunal de La ChĂątre. Pour ma part, j’aimerais mieux passer le reste de ma vie dans un cachot que de me remarier Enfants et petits-enfants. Aurore et Casimir auront deux enfants Maurice, nĂ© le 30 juin 1823 Ă  Paris, mort le 4 septembre 1889 Ă  Nohant-Vic, et Solange, nĂ©e le 13 septembre 1828 Ă  Nohant-Vic, morte le 17 mars 1899 Ă  Paris. Le 17 mai 1862, Ă  Nohant-Vic, Maurice Ă©pouse Marceline Claudine Augustine, dite Lina » 1842-1901. Le couple aura trois enfants Marc-Antoine 1863-1864, Aurore 1866-1961 et Gabrielle 1868-1909. Les deux sƓurs n’ont pas d’enfants, mais Aurore adopte en 1958 son filleul, l’architecte Georges-AndrĂ© Smeets 1911-1970, mariĂ© Ă  Christiane Étave dite Christiane Sand 1927-2018. Deux filles naĂźtront de l’union de Solange avec le sculpteur Auguste ClĂ©singer 1814-1883, cĂ©lĂ©brĂ©e le 19 mai 1847 Ă  Nohant-Vic. La premiĂšre ne survit que quelques semaines?; la deuxiĂšme, surnommĂ©e Nini », nĂ©e le 10 mai 1849, dĂ©cĂšde le 14 janvier 1855. D’Aurore Ă  George Pseudonyme. En 1831, Aurore coĂ©crit Rose et Blanche avec Jules Sandeau. Le roman est signĂ© Jules Sand. L’annĂ©e suivante, lorsqu’elle rĂ©dige, seule, Indiana, son Ă©diteur l’incite Ă  conserver le nom de Sand. Le nom est tout pour la vente », commente-t-elle. Il lui faut un autre prĂ©nom, rien qu’à elle Je pris vite et sans chercher celui de George qui me paraissait synonyme de Berrichon ». Un prĂ©nom qu’elle va adopter dans la vie courante. Appelez-moi George au masculin - c’est une maladie que j’ai de ne pouvoir entendre, ni lire, l’ancien nom. Costume d’homme. C’est Ă  Paris qu’Aurore prend l’habitude de s’habiller en homme, par mesure d’économie, sur les conseils de sa mĂšre. Ayant Ă©tĂ© habillĂ©e en garçon durant toute mon enfance, ayant ensuite chassĂ© en blouse et en guĂȘtres, je ne me retrouvai pas Ă©tonnĂ©e du tout de reprendre ce costume, Ă©crit-elle dans Histoire de ma vie. [
] Je me fis donc faire une redingote-guĂ©rite en gros drap gris, pantalon et gilet pareils. Avec un chapeau gris et une grosse cravate de laine, j’étais absolument un petit Ă©tudiant de premiĂšre annĂ©e. Je ne peux pas dire quel plaisir me firent mes bottes j’aurais volontiers dormi avec [
] Je voltigeais d’un bout de Paris Ă  l’autre [
] mes vĂȘtements ne craignaient rien. Je courais par tous les temps, je revenais Ă  toutes les heures, j’allais au parterre de tous les théùtres. » L’Ɠuvre littĂ©raire. Au cours de sa vie, George Sand a Ă©crit quatre-vingts romans et nouvelles, sans compter des piĂšces de théùtre, des contes, des articles de journaux
 Sa correspondance, Ă©ditĂ©e en vingt-cinq volumes, est riche de vingt mille lettres, d’une vingtaine de pages chacune. Ses Ă©crits autobiographiques ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s par la PlĂ©iade en 1970-1971, mais il a fallu attendre 2019 pour que quinze de ses romans, parmi lesquels la Mare au diable, Indiana, La petite Fadette, François le Champi
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➕ S'abonner ➕ Souscrire ✔ AbonnĂ© ✔ Souscrire Partager Manage episode 315638299 series 3244739 Par Yannick Debain, dĂ©couvert par Player FM et notre communautĂ© - Le copyright est dĂ©tenu par l'Ă©diteur, non par Player F, et l'audio est diffusĂ© directement depuis ses serveurs. Appuyiez sur le bouton S'Abonner pour suivre les mises Ă  jour sur Player FM, ou collez l'URL du flux dans d'autre applications de podcasts. George SandNĂ©e le 1er juillet 1804ParisDĂ©cĂšs 8 juin 1876 Ă  71 ansChĂąteau de NohantAlexandre Dumas Fils27 juillet 1824ParisDĂ©cĂšs 27 novembre 1895 Ă  71 ansMarly le roiA partir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximitĂ© de l’auteur de La dame aux camĂ©lias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851 quand Alexandre Dumas fils rapporte Ă  l’écrivaine ses lettres Ă  Chopin, qu’elle souhaite faire disparaĂźtre. Pendant vingt-cinq ans, ils vont se raconter leur quotidien, Ă©changer avis sur les Ɠuvres et rĂ©flexions sur l’actualitĂ©. Comme sur la Commune de Paris, saturnales de la plĂšbe aprĂšs celles de l’Empire pour George Sand. Des lettres d’Alexandre Dumas pĂšre et de son Ă©pouse Ida notamment enrichissent leurs propos. TĂ©moignage d’une Ă©poque, cette correspondance se rĂ©vĂšle aussi le rĂ©cit d’une amitiĂ© exceptionnelle, par-delĂ  les de George Sand ne cesse d’ĂȘtre réévaluĂ©e. Cette correspondance inĂ©dite avec son fils spirituel, Alexandre Dumas fils, est une nouvelle occasion de lire l’auteur d’Indiana. Et de dĂ©couvrir les dĂ©bats qui ont enflammĂ© la France des annĂ©es 1851-1876, racontĂ©s par deux des plus grandes figures littĂ©raires de l’époque. 395 episodes
Apartir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximitĂ© de l’auteur de La dame aux camĂ©lias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851
Quarante annĂ©es consacrĂ©es Ă  l’écriture, prĂšs de quatre-vingt-romans, une trentaine de piĂšces de théùtre, des articles, des contes, des nouvelles, une correspondance colossale, des amitiĂ©s et amours nombreuses. George Sand Ă©tait, Ă  n’en pas douter, une femme gĂ©nĂ©reuse, et sa maison de Nohant en tĂ©moigne. Visiter Nohant-Vic, dans le Berry, c’est dĂ©couvrir une George Sand intime, accueillante, extrĂȘmement soucieuse de ses invitĂ©s, du bien-ĂȘtre de ses domestiques et celui de ses petites-filles, amoureuse de la nature et en avance sur son temps. Suivez le guide pour un aperçu de ce lieu chargĂ© en Ă©motions, de ses principales piĂšces, de son histoire et de celle de la famille Dupin. Une maison familiale Si Nohant est un lieu aussi Ă©mouvant, aussi chargĂ© d’histoires, c’est peut-ĂȘtre car il s’agit d’une maison familiale, transmise de gĂ©nĂ©rations en gĂ©nĂ©rations, et qui ne fut jamais laissĂ©e Ă  l’abandon. Visiter Nohant, c’est dĂ©couvrir une maison, mais aussi un jardin, son ancien poulailler, un cimetiĂšre dans lequel sont enterrĂ©s les membres de la famille Dupin, ainsi qu’une exposition dĂ©diĂ©es aux marionnettes de Maurice Sand, le talentueux et polyvalent fils de George. La dĂ©coration de la maison est soignĂ©e sans ĂȘtre chargĂ©e, la visite est bien pensĂ©e et Ă©quilibrĂ©e, les piĂšces principales donnent sur une nature que l’on devine essentielle. On y imagine aisĂ©ment la vie de celles et ceux qui y vĂ©curent. Une vie entiĂšre, ou presque, Ă  Nohant Aurore Dupin, future George Sand, naĂźt en 1804 et elle vient pour la premiĂšre fois Ă  Nohant Ă  l’ñge de quatre ans, en 1808. La propriĂ©tĂ© appartient Ă  sa grand-mĂšre paternelle, Marie-Aurore de Saxe. Aurore Dupin est la fille de Maurice Dupin, militaire, colonel des armĂ©es napolĂ©oniennes, et de Sophie Victoire Delaborde, cantiniĂšre que Maurice Dupin avait rencontrĂ©e en service. La mĂšre de Maurice s’est opposĂ©e en vain Ă  cette mĂ©salliance, et la petite Aurore est le fruit de deux milieux, deux histoires, deux hĂ©ritages. Lors de ce premier sĂ©jour Ă  Nohant, Maurice a un accident de cheval. Il meurt sur le coup, Ă  l’ñge de trente ans. La grand-mĂšre paternelle, dĂ©jĂ  veuve, dont le fils unique vient de dĂ©cĂ©der, propose prend en charge l’éducation d’Aurore. Aurore restera donc Ă  Nohant, mais ne cessera jamais d’entretenir un lien avec sa mĂšre, demeurĂ©e Ă  Paris. Aurore commence par passer ses Ă©tĂ©s Ă  Nohant et ses hivers Ă  Paris, avant de s’établir toute l’annĂ©e Ă  Nohant. Lorsque sa grand-mĂšre dĂ©cĂšde, George Sand a dix-sept ans. Elle hĂ©rite de la maison, s’empresse de se marier afin de pouvoir y rester en paix et d’avoir la respectabilitĂ© pour l’administrer. De ses quatre ans jusqu’à a mort, George Sand passera plusieurs mois par an Ă  Nohant et elle mourra dans sa chambre, en 1876. Ses deux enfants, Maurice et Solange y grandiront, Maurice y vivra avec sa femme et ses filles. AprĂšs son divorce, George Sand devient l’unique gestionnaire et propriĂ©taire du domaine. Les deux-petits filles de George Sand, Aurore et Gabrielle, les filles de Maurice, habiteront la maison, l’investiront elles aussi aprĂšs la mort de leur grand-mĂšre. Nohant se transmettra de gĂ©nĂ©rations en gĂ©nĂ©rations. Gabrielle meurt Ă  l’ñge de quarante ans, en 1909. Aurore, derniĂšre descendante de la famille, lĂšguera de son vivant la maison Ă  l’État. La salle Ă  manger La salle Ă  manger de la maison tĂ©moigne de la vocation de cette maison, celle d’ĂȘtre un lieu d’accueil et de convivialitĂ©. La table dressĂ©e pour dix invitĂ©s, jamais plus, Ă©voque plutĂŽt la fin de vie de George Sand, mais les invitĂ©s mentionnĂ©s ne s’y retrouvĂšrent jamais en mĂȘme temps. Sont ici reprĂ©sentĂ©s, parcourant dix ans de la vie de George Sand, Ivan Tourgueniev, qui ne fit qu’un seul sĂ©jour Ă  Nohant, Gustave Flaubert qui y sĂ©journa trĂšs souvent, Dumas fils qui vint Ă  cinq reprises, la cantatrice Pauline Viardot qui vint tous les Ă©tĂ©s pendant vingt-cinq ans. Chaque dĂ©cennie eut son hĂŽte de marque. Les verres en cristal seraient un cadeau de Chopin, le lustre en verre vient de Murano et fut achetĂ© Ă  Paris par George Sand, Ă  l’occasion d’une exposition universelle. Le motif de fraisier sur la vaisselle fut dessinĂ© par George Sand elle-mĂȘme. En 1850, George Sand entreprit de gros travaux et fit installer un chauffage central dans la salle Ă  manger. L’hiver, le dĂźner Ă©tait servi Ă  17h. AprĂšs le dĂźner, on quittait la salle Ă  manger pour le salon. Le salon Le salon Ă©tait le lieu de la veillĂ©e, qui pouvait durer jusqu’à minuit. Autour de la table du salon on discute, on lit Ă  voix haute, on manipule des marionnettes, on dessine, on fait des herbiers. Comme elle a de multiples talents, George Sand joue de la harpe, du piano, excelle dans les travaux d’aiguille. La chambre rose Cette chambre, en encore marquĂ©e de l’empreinte du XVIIIe siĂšcle, trahit les origines aristocratique de la grand-mĂšre de George Sand qui faisait salon dans sa chambre. La chambre devint celle de Solange et Maurice, les enfants de George Sand, et George Sand investit le couloir afin d’ĂȘtre Ă  proximitĂ© de ses enfants et de pouvoir Ă©crire, la nuit, ses journĂ©es Ă©tant extrĂȘmement peut y voir le placard transformĂ© en bureau qui sera la premiĂšre rĂ©elle table de travail de George Sand en tant que femme de lettres. La cuisine George Sand avait une dizaine de domestiques Ă  son service, pour l’aider Ă  s’occuper de la propriĂ©tĂ©, mais aussi choyer ses invitĂ©s illustres tels que Franz Liszt ou Prosper MĂ©rimĂ©e. En 1850, en mĂȘme temps que l’installation du chauffage, George Sand dote sa grande cuisine de divers Ă©lĂ©ments et d’un four particuliĂšrement sophistiquĂ©. Ce four, moderne, dĂ©contenance les cuisiniĂšres berrichonnes qui sont Ă  son service – on cuisine sans voir les flammes, on a quatre fours, c’est Ă  l’époque du jamais vu – mais les robinets permettent de disposer de quarante litres d’eau chaude. Il s’agit d’un confort exceptionnel pour l’époque, confort renforcĂ© par la grande table en orme massif que George Sand commande Ă  un menuisier local, afin que tous les domestiques puissent manger ensemble, et se rassembler. Un passe-plat, dans le couloir attenant Ă  la cuisine, dessert la salle Ă  manger. George Sand, elle, investira la cuisine pour faire des confitures. FrĂ©dĂ©ric Chopin Ă  Nohant La relation amoureuse avec FrĂ©dĂ©ric Chopin durera neuf ans et le musicien sĂ©journera sept Ă©tĂ©s durant dans cette maison, du printemps Ă  l’automne, de 1840 Ă  1847. George Sand lui donne Ă  chaque fois la plus belle chambre, loue pour l’occasion un piano Pleyel qui arrive de Paris. Cette maison connaĂźtra sept pianos diffĂ©rents chaque Ă©tĂ©, et Chopin composera les deux-tiers de son Ɠuvre dans cette maison. Les annĂ©es avec Chopin, entre 1840 et 1847, constituĂšrent l’ñge d’or de Nohant. George Sand Ă©crivait, FrĂ©dĂ©ric Chopin composait, EugĂšne Delacroix peignait. Trois monstres sacrĂ©s se retrouvĂšrent en mĂȘme temps dans cette maison. La chambre bleue Le bleu Ă©tait la couleur prĂ©fĂ©rĂ©e de George Sand, et la chambre bleue Ă©tait celle de la maĂźtresse de maison, du moins sa derniĂšre chambre pendant une dizaine d’annĂ©es. C’est dans cette chambre, qui donnait sur le jardin, qu’elle s’éteignit Ă  l’ñge de 72 ans. Juste Ă  cĂŽtĂ© se trouvent un cabinet de travail, dans lequel elle travaillait, ainsi qu’une bibliothĂšque ou salle d’études, Ă  laquelle tout le monde avait accĂšs, et qui renfermait toute la documentation, classĂ©e, de la maison. Le 17 janvier 1869, George Sand Ă©crivait Ă  son grand ami Gustave Flaubert combien elle Ă©tait en paix Ă  Nohant L’individu nommĂ© G. Sand se porte bien, savoure le merveilleux hiver qui rĂšgne en Berry, cueille des fleurs, signale des anomalies botaniques intĂ©ressantes, coud des robes et des manteaux pour sa belle-fille, des costumes de marionnettes, dĂ©coupe des dĂ©cors, habille des poupĂ©es, lit de la musique mais surtout passe des heures avec la petite Aurore qui est une fillette Ă©tonnante. Il n’y a pas d’ĂȘtre plus calme et plus heureux dans son intĂ©rieur que ce vieux troubadour retirĂ© des affaires, qui chante de temps en temps sa petite romance Ă  la lune, sans grand souci de bien ou mal chanter pourvu qu’il dise le motif qui lui trotte par la tĂȘte, et qui, le reste du temps, flĂąne dĂ©licieusement. Ça n’a pas Ă©tĂ© toujours si bien que ça. »[1] Vous souhaitez en savoir plus et relire des textes de George Sand ? DĂ©couvrez notre autre article consacrĂ© la femme de lettres, mais aussi notre anthologie Un texte Une femme, La littĂ©rature au fĂ©minin en 365 jours, sur laquelle retrouver dix-neuf textes de George Sand. Sarah Sauquet [1] Lettre de George Sand Ă  Gustave Flaubert, Nohant, 17 janvier 1869
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